Sous le poids de la guerre civile et des doutes persistants sur la crédibilité du scrutin, le premier tour de l’élection générale par phases en Birmanie s’est achevé dimanche. Ces premiers scrutins depuis le coup d’État militaire de 2021 se sont déroulés dans un contexte marqué par l’instabilité et les conflits.

La junte a assuré que le vote renforcerait la stabilité politique, malgré la condamnation internationale qui accompagne cet exercice.

L’ONU, plusieurs pays occidentaux et des organisations de défense des droits humains ont critiqué le scrutin, le jugeant ni libre, ni juste, ni crédible, en raison de l’exclusion des partis anti-junte et de l’interdiction de toute critique de l’élection.

La lauréate du prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, déposée par l’armée quelques mois après la victoire de sa Ligue nationale pour la démocratie (NLD) lors des élections générales de 2020, reste détenue, tandis que le parti qu’elle dirigeait a été dissous.

Le Parti de l’union de solidarité et de développement (USDP), pro‑armée, dirigé par des généraux à la retraite et présentant un cinquième des candidats dans un contexte de concurrence fortement restreinte, est annoncé comme favori pour accéder au pouvoir, selon Lalita Hanwong, conférencière et experte de la Birmanie à l’Université Kasetsart en Thaïlande.

« L’élection de la junte est conçue pour prolonger le pouvoir d’asservissement de l’armée sur le peuple », a-t-elle ajouté. « Et l’USDP et d’autres partis alliés à l’armée s’uniront pour former le prochain gouvernement. »

Durant la campagne précédant le scrutin, l’USDP s’est montré le plus visible. Fondé en 2010, année où il avait remporté une élection boycottée par l’opposition, le parti a dirigé le pays avec le soutien de l’armée jusqu’en 2015, avant d’être défait par la NLD d’ Aung San Suu Kyi.

Les prochains tours se tiendront les 11 et 25 janvier, dans 265 des 330 circonscriptions birmanes. Aucune date n’a encore été communiquée pour la publication des résultats finaux.

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