Taïwan a affirmé jeudi 19 juin qu’un navire militaire britannique avait traversé la veille le détroit de Taïwan, marquant la première incursion du Royaume-Uni dans cette zone stratégique depuis 2010. Une démarche perçue comme un défi direct à Pékin, qui considère cette voie maritime comme relevant de sa souveraineté.

À l’inverse, les États-Unis et plusieurs autres pays estiment que ce détroit de 180 kilomètres, situé entre Taïwan et la Chine continentale, constitue des eaux internationales, ouvertes à la navigation de tous les navires.

« Le patrouilleur HMS Spey de la Royal Navy a navigué à travers le détroit de Taïwan le 18 juin », a indiqué le ministère taïwanais des Affaires étrangères dans un communiqué. « Le Royaume-Uni réaffirme ainsi son attachement à la liberté de navigation dans le détroit de Taïwan et à la reconnaissance de ce dernier en tant qu’eaux internationales », a-t-il ajouté.

Le dernier bâtiment militaire britannique à avoir emprunté cette voie maritime était la frégate HMS Richmond, en 2010.

Depuis le début de l’année, plusieurs navires de guerre américains et canadiens, ainsi qu’un bâtiment de surveillance américain, ont également traversé le détroit, une zone de plus en plus disputée sur fond de tensions croissantes entre Pékin et Taipei.

La Chine considère Taïwan comme l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réunifiée depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Elle n’exclut pas un recours à la force pour reprendre le contrôle de l’île et maintient une pression militaire constante.

L’armée taïwanaise signale presque quotidiennement la présence de navires de guerre chinois dans ses eaux périphériques, ainsi que des incursions de drones et d’avions militaires autour de son territoire.

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