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ASIE- EUROPE: Entre la Chine et les Etats-Unis, qui va payer la facture ?

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 20/08/2019
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Gavroche poursuit son travail d’information et de suivi sur la confrontation commerciale sans précédent entre la Chine et les Etats-Unis, et ses conséquences sur les économies de la région, en particulier en Asie du sud-est. Nous publions ici une analyse de l’institut économique allemand IFO, basé à Munich. Toujours le même souci: apporter à nos lecteurs, et en particulier aux investisseurs et épargnants, l’information la plus diversifiée et complète possible.

 

Nous reproduisons ici la dernière analyse de l’institut économique allemand IFO sur la crise commerciale sans précédent entre les États-Unis et la Chine.

 

Les États-Unis pourraient tirer des bénéfices de la guerre commerciale, mais…

 

Munich, le 13 août 2019 – Les nouveaux droits de douane que le président américain Donald Trump menace d’appliquer sur les importations de Chine nuiraient à ce pays, et procureraient des bénéfices modérés aux États-Unis, à l’Europe et à la France.

 

Mais si la Chine appliquait des droits de douane punitifs en retour, l’avantage des États-Unis pourrait se retourner contre ce pays et les pertes chinoises se réduire. D’après les calculs les plus récents de l’Institut ifo, ces contre-mesures pourraient cependant entraîner une augmentation supplémentaire des bénéfices pour l’UE et la France.

 

« Dans l’éventualité de nouveaux droits de douane américains sur les importations chinoises, les pays de l’UE pourraient exporter davantage vers les États-Unis à mesure que les exportations chinoises diminueraient. Cependant, les effets positifs pour la France, l’UE et les États-Unis, ainsi que les conséquences négatives pour la Chine, resteraient limités », explique Marina Steininger, chercheuse à l’Institut ifo.

 

« La guerre commerciale sino-américaine a toutefois des effets secondaires néfastes pour tous, car elle continue de saper la confiance des investisseurs et consommateurs du monde entier dans une conjoncture mondiale déjà fragile », ajoute Clemens Fuest, président de l’Institut ifo.

 

Nouvelles recettes fiscales pour l’Europe

 

Si les États-Unis appliquaient 10 % de taxes sur de nouvelles catégories de marchandises chinoises d’une valeur globale de 300 milliards de dollars, l’Europe enregistrerait des dizaines de millions d’euros de recettes supplémentaires : 94 millions d’euros pour l’Allemagne, 129 pour la France, 183 pour l’Italie, 25 pour l’Espagne et 86 pour le Royaume-Uni.

 

Ces recettes atteindraient 1,5 milliard d’euros pour les 28 pays membres de l’UE et 1,8 milliard d’euros pour les États-Unis. La Chine essuierait 24,8 milliards d’euros de pertes.

 

« Ces résultats tiennent au fait que l’augmentation unilatérale des droits de douane par les États-Unis favorise les producteurs américains tout en gonflant les recettes publiques de ce pays », indique Marina Steininger.

 

Dans un premier temps, les consommateurs américains pourraient cependant en souffrir, le pouvoir d’achat des ménages étant amoindri par les droits de douane supplémentaires ainsi que les salaires réels réduits.

 

Ces droits rendant les biens auparavant importés plus chers, ceux-ci seraient ensuite remplacés en partie par de la production intérieure. « Ce mécanisme ferait chuter les importations et augmenter la demande de produits locaux (cf. scénario 1), avec dans l’ensemble des effets positifs sur les revenus réels. »

 

Sur le fil du rasoir

 

Le président américain évolue toutefois sur le fil du rasoir : si la Chine applique à son tour 10 % de droits supplémentaires sur les importations américaines, elle pourrait réduire ses pertes de 21,6 milliards d’euros et transformer les gains des États-Unis en 1,5 milliard d’euros de pertes.

 

Pour les troisièmes larrons que seraient alors l’UE et la France, les bénéfices augmenteraient encore considérablement. L’Allemagne engrangerait en effet 323 millions d’euros, la France 168, l’Italie 231, l’Espagne 25 et la Grande-Bretagne 58. L’UE des 28 verrait progresser ses recettes de 1,7 milliard d’euros (scénario 2).

 

Très important: Dans ces calculs, ni la dépréciation du yuan ni les effets négatifs d’une incertitude croissante pour les investisseurs n’ont été prises en compte.

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