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ASIE – GÉOPOLITIQUE : Les Nations unies, passage obligé de la coopération entre les pays du Sud

Date de publication : 18/09/2023
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Par Ioan Voicu, ancien Ambassadeur de Roumanie en Thaïlande

 

La Journée des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud a été célébrée le 12 septembre. A l’occasion de cet événement, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a diffusé dans le monde entier un message spécial dans lequel il affirmait entre autres que de l’action climatique à l’éradication de la pauvreté, des soins de santé à l’éducation, du commerce à la numérisation, la solidarité et les partenariats solides entre les pays en développement peut ouvrir la voie à un monde plus équitable et plus durable.

 

L’essence de la coopération Sud-Sud implique la collaboration entre les pays en développement du Sud. Ces pays partagent leurs connaissances, leur expertise et leurs ressources pour relever les défis communs de développement. La coopération triangulaire ajoute une couche supplémentaire à cette approche en associant les pays développés, les organisations internationales et d’autres parties prenantes. Cela facilite l’échange de connaissances, de technologies et de ressources financières entre les pays développés et en développement.

 

L’objectif principal des stratégies Sud-Sud est d’aligner les actions sur les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies afin de réduire la pauvreté, de promouvoir l’inclusion sociale, de faire progresser le développement économique et de protéger l’environnement.

 

Concrètement, la coopération Sud-Sud met l’accent sur le renforcement des capacités dans les pays en développement. Elle les aide à développer de manière indépendante les compétences et les infrastructures indispensables au développement durable.

 

Dans le même domaine, la coopération triangulaire permet de mobiliser des ressources financières des pays développés pour soutenir des projets et des initiatives dans les pays en développement. Cela peut inclure le financement des infrastructures, de l’éducation, des soins de santé et d’autres secteurs.

 

Dans le même temps, il est nécessaire d’encourager le transfert de technologie et d’innovation des pays développés vers les pays en développement. Cela contribue à combler le fossé technologique et facilite le développement durable.

 

L’échange de connaissances est en soi un élément fondamental, car il nécessite le partage des meilleures pratiques, des enseignements tirés et des expériences politiques pour relever efficacement les défis communs.

 

Éléments fondamentaux

 

La coopération Sud-Sud et triangulaire représente un processus gagnant-gagnant. Son essence est que toutes les parties concernées en bénéficient. Les pays en développement reçoivent un soutien pour leur développement, les pays développés ont accès à de nouveaux marchés et ressources, et les organisations internationales facilitent les partenariats et suivent les progrès.

 

Enfin, les stratégies impliquées dans ce processus peuvent contribuer à promouvoir un sentiment de solidarité mondiale, en soulignant le fait que toutes les nations, quel que soit leur stade de développement, ont un rôle à jouer pour parvenir au développement durable et relever les défis mondiaux liés à l’action climatique. à l’éradication de la pauvreté, des soins de santé à l’éducation, du commerce à la numérisation, tandis que la solidarité et les partenariats solides entre les pays en développement devraient ouvrir la voie à un monde plus équitable et plus durable.

 

La coopération Sud-Sud se présente comme un catalyseur essentiel du changement, incarnant la solidarité, l’innovation et le soutien mutuel.

 

De l’avis du Secrétaire général de l’ONU, exprimé dans un récent rapport sur la coopération Sud-Sud, « un niveau de solidarité mondiale sans précédent est nécessaire pour surmonter les multiples impacts de la pandémie sur les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, les pays enclavés , pays en développement et petits États insulaires en développement ».

 

Dans le même document, il est réitéré le rôle important et la valeur accrue de la coopération Sud-Sud pendant la pandémie et il est souligné que la solidarité qui sous-tend cette coopération a permis aux pays en développement d’obtenir des vaccins, des médicaments et des équipements de protection individuelle auprès de leurs partenaires du Sud. Avec leur portée élargie et leurs modèles de coopération solidaires, la coopération Sud-Sud et triangulaire restent des modalités essentielles de l’action de développement, non seulement pour faire face aux impacts immédiats de la pandémie, mais aussi pour renforcer la résilience et les systèmes transformationnels pour l’avenir.

 

Un exemple intéressant est cité. Un récent rapport du PNUD sur l’accélération de la reprise après la COVID-19 grâce à la solidarité panafricaine illustre comment la coopération Sud-Sud et triangulaire a accru la résilience de l’Afrique face à la pandémie de COVID-19 grâce au partage mutuel des connaissances, des compétences et de l’expertise à travers le continent.

 

L’une des conclusions les plus importantes du même rapport est que la solidarité mondiale et la coopération internationale sont essentielles à la sécurité humaine et à la construction d’un monde inclusif, équitable et pacifique, en particulier pour aider les pays les plus pauvres et les plus vulnérables.

 

Conclusion

 

Le rapport du Secrétaire général de l’ONU sera examiné lors de la 78e session en cours de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU). Le rapport contient un certain nombre de recommandations qui devraient animer des débats pertinents et faciliter des négociations fructueuses conduisant à des résolutions substantielles orientées vers l’action.

Dans l’espace limité de cet article, nous pouvons reproduire de ce document une seule recommandation à caractère institutionnel. Il y est souligné qu’il est nécessaire d’encourager le Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud, ainsi que le Mécanisme inter-institutions des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud et triangulaire, le Bureau de coordination du développement et les commissions régionales, à partager des orientations pratiques. avec les équipes de pays des Nations Unies et d’autres entités des Nations Unies pour faciliter les progrès dans l’intégration de la coopération Sud-Sud et triangulaire dans les plans-cadres de coopération des Nations Unies pour le développement durable au niveau des pays et dans les plateformes de collaboration régionales, selon qu’il convient, et pour aider les États Membres à les utiliser en tant que modalités pour accélérer la mise en œuvre du Programme 2030 et de ses objectifs.

 

Pour illustrer l’actualité de cette recommandation, certains éléments factuels méritent d’être rappelés. Il apparaît que grâce au renforcement du plaidoyer, de la sensibilisation et de la communication du système des Nations Unies pour le développement sur la coopération Sud-Sud et triangulaire, plus de 800 événements sur la coopération Sud-Sud et triangulaire ont été organisés par des entités des Nations Unies en 2022. La Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) à elle seule a déclaré avoir organisé 522 événements de partage de connaissances sur les défis et les solutions du développement durable, qui ont rassemblé un large éventail de parties prenantes du monde entier.

 

D’un point de vue purement diplomatique, on peut légitimement espérer que les délibérations de la 78e session de l’AGNU fourniront une toile de fond utile pour la tenue du troisième Sommet du Sud en janvier 2024, tandis que le système des Nations Unies pour le développement offrira son plein soutien aux États membres dans ce domaine pour garantir le succès du Sommet.

 

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