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Axel Bonmati, un rocker français à Bangkok

Journaliste : Marie Normand
La source : Gavroche
Date de publication : 12/02/2013
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Arrivé à Bangkok en 2003 avec son sac à dos, Axel a fondé son groupe, Tender Preys, et tente de vivre de sa passion. Mais pas facile pour un Occidental de percer en Thaïlande. Surtout quand on s’éloigne des musiques commerciales…

 

Le rock, il est tombé dedans quand il était petit. Versé dans les Ramones, les Cramps et “le punk américain obscur”, Axel n’a pas tout de suite imaginé faire de cette passion son gagne-pain. C’est dans les assurances qu’il fait ses débuts en France. «Un boulot alimentaire», concède-t-il. Très vite, le jeune Marseillais décide de «lâcher ses habitudes» et de partir à l’aventure. Un parcours initiatique d’un an et demi qui le mènera un peu partout en Asie. Au gré de ses rencontres, Axel finit par poser son sac à dos à Bangkok.

 

Commence alors un cycle de petits boulots chers aux backpackers qui souhaitent prolonger leur séjour dans le royaume: distribution d’affiches, cours particuliers, figuration… Puis un pari, celui de la musique. Depuis cinq mois, Axel investit tout son temps à écrire de textes, des compos, au risque de vivre chichement. «Pas de luxe, peu de vacances. Mon mécène, c’est ma copine!», sourit-il. Très vite, le Français de 25 ans rencontre ceux qui formeront avec lui le groupe Tender Preys: Jonathan, un batteur anglais, et Tina, une bassiste venue des Philippines. Les deux sont profs, pour gagner leur vie. Impossible, donc, de se voir très souvent. Et pourtant, à raison d’une répétition par semaine pendant deux mois, le trio fait sa première scène en décembre, à l’Immortal, un bar sur Kao San Road.

 

Ce serait une success story comme on les aime si le groupe n’avait pas encore du mal à trouver son public. «C’est long de percer quand on se lance en indépendant, confie Axel. Quand on ne joue pas à côté d’une grosse tête d’affiche, on a du mal à s’en sortir.» Le chanteur-compositeur regrette aussi que les relations entre patrons de clubs et musiciens farang restent «basées sur le fric.»

 

Alors bien sûr, il y a les bons côtés de la Thaïlande, à commencer par le coût de la vie. «Il est plus facile de financer les enregistrements en studio et le matériel, reconnait Axel. Tout est moins cher qu’en France.» Mais reste à séduire un public thaïlandais plus adepte, selon lui, d’un pop-rock préfabriqué, importé des Etats-Unis. Même si Axel choisit d’interpréter ses textes en anglais, Tender Preys reste éloigné des standards musicaux à la mode en Thaïlande. L’univers du groupe? Un rock-métal euphorisant, qualifié d’un peu «bruitiste» par son leader, mêlé à «des textes hallucinatoires, incongrus, parfois politisés.» Décalé… peut-être trop. Résultat, à chaque concert, «la majorité du public est en réalité composée des amis du groupe», sourit Axel.

 

D’après lui, il existe bien un public, mais il ne représente qu’un faible pourcentage de la jeunesse thaïlandaise, partagée entre musique traditionnelle et pop sirupeuse. «J’ai l’impression, explique le jeune musicien, que les seuls groupes de rock qui s’en sortent ici sont ceux qui font des reprises de standards.»

 

Pas question de changer de style musical pour autant. Tender Preys a bien l’intention de continuer à promouvoir cette petite scène rock indépendante, de concerts en concerts. La motivation est bien là: «Je fais ce que j’aime, conclut Axel. C’est palpitant de faire quelque chose de différent. Un grain de folie, ça fait avancer le monde!»

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