Chango Favre, animateur du café le Balzac à Bangkok, sait cultiver la nostalgie. N’hésitez pas à passer le voir et à lui parler de Gavroche !

Chers amis,

J’avais envie de vous écrire ces lignes.

On observe le monde différemment quand on ne vit plus dans son pays. On regarde moins les news, prenons d’autres habitudes et fréquentons d’autres gens.

Les appels aux amis se font plus rares. À la famille aussi. Comme si l’on avait disparu.

Et puis on se souvient, heureusement assez fréquemment quand même pour ne pas couper les branches qui ont scellé des amitiés sincères et d’autres qui nous ont vu naître.

Je pense à Kevin, mon ami disquaire de Bel-Air à Genève, à Bastian qui bientôt partira s’installer au Brésil, à Marisa qui avait repris ses études à 40 ans et allait devenir psychologue, à ma mère et à Roland.

Et puis il y a tous les autres. Tous ces visages que l’on croisait, qu’on saluait, à qui l’on souriait. Les habitudes de tourner la clé de sa voiture et de prendre un PV pour 5 min de dépassement d’horodateur… La boulangerie qui te vend un sandwich immonde pour 12 balles, la boîte aux lettres pleine de factures, les courses en France et les passages en douane flippant de se faire attraper pour ses surplus de viandes. Les douaniers suisses…

La nostalgie cède sa place au ricanement, au bonheur d’être là, dans un pays qui certes a ces imperfections mais qui nous le rend bien.

Et puis la belle nostalgie, elle se vit au Balzac, cet antre crée pour les mélancoliques comme moi. Un refuge perdu dans les bois de Bangkok, pour les ours et les âmes romantiques.

On a pas besoin de grand chose pour être heureux. Les souvenirs se cultivent, les émotions ne s’enterrent pas. A trop vivre dans le présent on en oublie le passé.

A bientôt les amis !

Rendez-vous au Balzac, Charoen Krung 43 à Bangkok (près de l’ancienne poste centrale)

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