Le mariage en Thaïlande est une affaire complexe, où se mêlent cérémonies bouddhiste et profane. L’habit traditionnel, tant pour les mariés que pour les invités, est de rigueur. Michel Hermann relate ici sa récente expérience familiale à l’occasion du mariage d’un couple d’artistes. Bonne lecture donc.
Barbarella, extraterrestres, Spiderman
Et fières guerrières aux chairs blanches dévoilées,
Nous offraient un show flamboyant et raffiné.
Pour ce mariage d’artistes au firmament.
Car mon neveu et sa promise, tous deux acteurs,
Danseurs et professionnels des sports de combat,
S’étaient mariés le matin sous le toit
De l’épousée, selon les usages en vigueur.
Ce soir, toute la troupe, déguisée et grimée,
S’occupait des convives, du repas et boissons
Dans ce restaurant chic loué pour l’occasion
Dans ce district de Lat Phrao, riche et animé.
Spectacle coloré et séances photos
Pigmentaient la soirée tonnante et arrosée
De bières, de vins et d’alcool de riz musclé,
Où se mélangeaient parentèle et bobos.
Nous étions loin du climat feutré et formel
Du matin, où famille, artistes et amis
Avaient participé à la cérémonie
Du mariage bouddhiste traditionnel.
Les élégantes, toutes en diamants et rubis,
Rivalisaient de parures qu’elles arboraient
Sur leur blouse et sarong de soie brodée,
Qui galbaient leur corps dans ces tenues sexy.
Mon neveu et son aimée, en habit d’apparat,
Agenouillés devant les neuf bonzes en robe safran,
Recevaient bénédictions, grâces et sacrements,
Dans les fumées d’encens, la paix et les mantras.
Sitôt les bonzes partis, l’autre rituel,
Plus profane celui-là, pouvait commencer.
D’abord le « Khan Maak » où proches et marié
Se rendent en cortège à la maison de la belle
En bruyante procession, qu’accompagnent cris,
Danses et musique. La dot – « Sinsot » – et avantages
Financiers étant résolus, le mariage
Pouvait avoir lieu ; place à la cérémonie.
Couronnés de fils de coton blanc sacré,
Le « Saï Monkhon » qui relie ainsi leurs têtes,
Et les poignets enceints du « Sai Sin », les vedettes
Agenouillées, ont reçu la bénédiction
Des parents, des anciens et autres invités.
Au cours du « Rod Nam Sang », de l’eau bénite fleurie
Fut versée sur les mains et poignets des chéris
Avec une conque, scellant leur destinée.
Un buffet, comme d’habitude, acheva
Ce mariage traditionnel symbolique,
Qui n’a d’ailleurs aucune valeur juridique,
Mais est incontournable pour tous les siamois.
Le soir, la noce fut chaude et haute en couleur,
Excentrique, bruyante, charnelle et colorée.
Le spectacle de la vie, pour les mariés,
A déjà commencé, pour le pire et le meilleur…
Michel Hermann
