Le consensus en cinq points atteint lors de la réunion des dirigeants de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) à Jakarta le 24 avril est un acquis sur lequel la diplomatie européenne demeure sceptique. Même s’il constitue, en langage diplomatique, «une première étape positive et importante pour engager un processus de désescalade et de retour à la transition démocratique au Myanmar/Birmanie».

Nous reproduisons ici un communiqué de l’Union européenne du 29 avril

L’Union européenne est prête à soutenir l’ASEAN, son président, son secrétaire général et l’envoyé spécial pour faciliter un dialogue constructif avec toutes les principales parties prenantes en vue de ramener le Myanmar/Birmanie sur la voie de la démocratie.

L’Union européenne est solidaire de tous ceux qui militent et œuvrent en faveur d’une démocratie ouverte à tous et du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Dans ce contexte, l’UE salue les efforts déployés par le Comité représentant le Pyidaungsu Hluttaw (CRPH) ainsi que par le gouvernement d’unité nationale (NUG) et d’autres forces favorables à la démocratie qui œuvrent en faveur d’une résolution pacifique de la crise actuelle. Leurs voix représentent les souhaits démocratiques de la population du Myanmar/Birmanie et elles doivent être des acteurs essentiels de tout dialogue politique véritable et ouvert à tous. L’UE souligne la nécessité de respecter les résultats des élections du 8 novembre 2020.

Fin des actes de violence

L’Union européenne demande une nouvelle fois à la junte militaire de mettre immédiatement fin à tous les actes de violence, de faire preuve de la plus grande retenue et de respecter le droit international et les droits de l’homme, notamment en mettant fin aux détentions arbitraires et à la torture, de restituer le pouvoir au gouvernement civil élu, de libérer immédiatement et sans conditions toutes les personnes détenues arbitrairement dans le cadre du coup d’État, y compris le président U Win Myint et la conseillère d’État Daw Aung San Suu Kyi.

L’Union européenne continue de soutenir pleinement les efforts déployés par l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour obtenir un retour pacifique du Myanmar/Birmanie sur la voie de la démocratie.

L’Union européenne est également profondément préoccupée par la nouvelle escalade du conflit armé et par les récents affrontements et actions militaires qui ont fait des victimes civiles et déplacé plusieurs milliers de personnes. L’Union européenne demande que le cessez-le-feu soit appliqué immédiatement et efficacement et que toute nouvelle escalade soit évitée.

Aide uniquement humanitaire

L’Union européenne continuera à fournir une aide humanitaire, conformément aux principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance, et elle est prête à coopérer avec le Centre de coordination de l’aide humanitaire de l’ASEAN à cet égard. L’Union européenne souligne qu’il importe que le Myanmar/Birmanie veille à ce que tous les réfugiés, les personnes déplacées et les personnes dans le besoin aient un accès rapide, sûr et sans entrave à l’aide humanitaire.