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BIRMANIE – POLITIQUE: Les émissaires de l’ASEAN peuvent-ils faire plier les généraux birmans ?

Journaliste : Rédaction
La source : Gavroche
Date de publication : 05/06/2021
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L’arrivée vendredi 4 juin des émissaires de l’ASEAN à Rangoun entrouvre quelques espoirs de négociation. Mais au delà des pourparlers diplomatiques habituels. la possibilité d’un retour rapide d’un pouvoir civil semble très éloigné.

 

Le général Min Aung Hlaing, chef des forces armées Birmanes, a rencontré vendredi 4 juin le ministre des affaires étrangères du Brunei, Erywan Pehin Yusof, et son compatriote Lim Jock Hoi, secrétaire général de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, à Naypyitaw, la capitale du Myanmar.

 

La réunion a débuté à 14 heures et a duré plus d’une heure. Selon un porte-parole militaire, ils ont abordé de multiples sujets allant de la manière de “mettre en œuvre les résultats du sommet” entre les dirigeants de l’ASEAN en avril à “l’après-COVID-19”.

 

Cinq points de consensus

 

Les deux parties sont également censées avoir discuté des cinq points de consensus du sommet de l’ASEAN fin avril, notamment l’envoi d’un envoyé spécial de l’ASEAN et d’une aide humanitaire à la Birmanie, mais aucune des deux parties n’a révélé d’avancée de la réunion sur ces questions.

 

Le Brunei assure actuellement la présidence de l’ASEAN et les deux représentants officiels du bloc n’ont pas rencontré les groupes pro-démocratie, notamment la dirigeante destituée Aung San Suu Kyi.

 

Contrôle militaire

 

L’acceptation de la visite des deux officiels indique que le chef de la junte a de plus en plus confiance dans le contrôle de la situation par l’armée, quatre mois après le coup d’État du 1er février, ce qui est suffisant pour ouvrir le dialogue avec la communauté internationale.

 

Avant la visite des émissaires du Brunei, le chef de la junte a rencontré jeudi Peter Maurer, président du Comité international de la Croix-Rouge. Selon une personne au courant de la rencontre, la demande de Peter Maurer pour une reprise des visites de prisons par le personnel de la Croix-Rouge et une plus grande assistance humanitaire dans les zones de conflit “n’a pas été refusée” par Min Aung Hlaing.

 

Les dirigeants du Myanmar semblent plus confiants dans leur capacité à réprimer les manifestations anti-coup d’État et à consolider le contrôle militaire sur le pays, ce qui les amène à être plus ouverts au dialogue avec la communauté internationale.

 

Élections après l’état d’urgence

 

L’armée a déclaré qu’elle organiserait de nouvelles élections générales après la levée de l’état d’urgence actuel. L’un des scénarios probables consiste à organiser ces élections dans des conditions favorables au Parti de la solidarité et du développement de l’Union, affilié à l’armée, ce qui permettrait aux militaires de conserver le pouvoir dans la pratique.

 

Le 24 mai, Suu Kyi a comparu devant le tribunal en personne pour la première fois, après avoir comparu par vidéoconférence. Après l’audience, l’armée, par l’intermédiaire des médias affiliés à l’État, a publié une photographie de Suu Kyi assise, masquée, sur le siège de l’accusé, dans le but de faire comprendre aux observateurs nationaux et internationaux que Suu Kyi n’a plus d’influence sur les problèmes actuels de son pays.

 

Fin mai, la commission électorale nommée par l’armée a laissé entendre, lors d’une réunion des représentants des partis politiques, qu’elle pourrait dissoudre la Ligue nationale pour la démocratie, dont Suu Kyi est le chef. Elle a également demandé au ministère de l’Intérieur, qui a compétence sur la police, d’enquêter pour savoir s’il y a eu des cas de partis politiques ayant violé les conditions d’enregistrement. Si de telles preuves apparaissent, l’enregistrement du parti de la NLD pourrait être révoqué. Il est de plus en plus probable que Suu Kyi et la LND disparaissent de la scène politique.

 

La Chine et la Russie, qui détiennent le droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies, maintiennent également leur soutien à l’armée birmane. Il n’est pas certain que les sanctions imposées par les pays occidentaux soient suffisamment efficaces pour obliger les militaires à changer de position.

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