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BIRMANIE EXPRESS – ACTUALITÉS : Que retenir de l’actualité birmane du 19 au 25 février ?

Date de publication : 26/02/2024
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échanges Birmanie Chine

 

Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles saillantes en Birmanie durant cette semaine écoulée. Un survol de l’actualité indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays d’Asie du Sud-Est.

 

Politique, Diplomatie

 

Dans son message à l’occasion de la 76e Fête nationale Chin, le président par intérim du Gouvernement d’union nationale (NUG), Duwal Shila, a rendu hommage au courage et à la détermination du peuple Chin. Il a rappelé leur rôle historique dans la lutte contre l’impérialisme britannique et la construction de la Birmanie. Le président Shila a également souligné la participation active des Chin dans le mouvement de résistance contre le coup d’État militaire de 2021. Il a salué leur engagement en faveur de la démocratie et de l’autodétermination fédérale.

 

Le chef de la junte birmane, Min Aung Hlaing, a profité de la fête nationale Chin pour annoncer la construction d’un port à Paletwa, ville frontalière de l’État de Rakhine. Cette déclaration intervient alors que la ville est sous le contrôle de l’armée de l’ethnie Rakhine Arakan (ARSA) depuis le mois dernier. Le projet de port s’inscrit dans le cadre du projet de transport multimodal de Kaladan, financé par l’Inde. Ce projet vise à relier Kolkata à Sittwe par voie maritime, puis à Paletwa par la rivière Kaladan et enfin par la route à l’État du Mizoram en Inde. Min Aung Hlaing a également affirmé que les zones le long de la rivière Kaladan étaient en cours de développement.

 

Le 20 février 2024, le chef de la junte birmane, le général Min Aung Hlaing, a reçu le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Andrey Rudenko, à Nay Pyi Taw. Selon un communiqué publié par les médias de la junte, les discussions ont porté sur le renforcement les relations diplomatiques et l’amitié entre les deux pays, les échanges de visites entre dirigeants et hauts fonctionnaires, les vols commerciaux et touristiques, l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, le développement des secteurs sociaux et éducatifs, l’approvisionnement de la Birmanie en engrais et la production d’énergie hydroélectrique et solaire.

 

Le 20 février 2024, le général Min Aung Hlaing, a rencontré Wang Yubo, gouverneur de la province du Yunnan. Un point important des discussions a été la nécessité de restaurer et de promouvoir le commerce frontalier et les flux de marchandises avec la province du Yunnan notamment grâce aux paiements directs en kyats birmans et en yuans chinois. Les discussions ont également porté sur les négociations de paix. Les deux parties ont également réaffirmé leur coopération dans la lutte contre les jeux d’argent et les escroqueries en ligne dans les zones frontalières, ainsi que leur collaboration continue dans la lutte contre les stupéfiants. Enfin, les travaux en cours pour la construction de chemins de fer et au transport routier entre les deux pays ont été évoqués, ainsi que les collaborations possibles dans l’électricité, l’agriculture et l’horticulture.

 

Le rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Birmanie, Tom Andrews, a condamné mercredi la décision du régime militaire d’appliquer la loi sur la conscription, la qualifiant de “signe de faiblesse et de désespoir”. Face à la résistance armée, elle impose un service militaire obligatoire, qualifié de “recrutement forcé déguisé” par l’ONU. Le rapporteur spécial des Nations unies sur la Birmanie a déploré l’inaction du Conseil de sécurité des Nations unies et a exhorté les pays à renforcer les mesures visant à réduire l’accès de la junte à l’argent et aux armes.

 

Le général Soe Win, a reçu le 21 février une délégation militaire indienne dirigée par le lieutenant-général Harjeet Singh Sahi, commandant du IIIe corps de l’armée indienne. Les discussions ont porté sur le renforcement des relations bilatérale pour assurer la paix, la stabilité, la sécurité et le développement le long de la frontière commune. Les deux parties ont souligné l’importance de la collaboration militaire pour répondre aux défis sécuritaires communs et ont exprimé leur engagement à poursuivre le dialogue et la coopération dans ce domaine.

 

Le porte-parole du régime militaire birman, Zaw Min Tun, a déclaré aux médias d’État le 21 février que les femmes ne seraient pas enrôlées dans l’armée en vertu de la nouvelle loi sur la conscription. La conscription militaire a été annoncée le 10 février. Elle stipule que tous les hommes âgés de 18 à 35 ans et toutes les femmes âgées de 18 à 27 ans doivent effectuer un service militaire de deux ans. Ceux qui refusent de s’enrôler risquent une peine de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans. Zaw Min Tun a ajouté que sur les six millions d’hommes éligibles au service militaire, seul un pour cent devrait être enrôlé pour des “tâches de défense nationale”. Il a accusé les médias et les organisations armées ethniques (EAO) d’avoir répandu des rumeurs sur la loi sur la conscription, ce qui a provoqué “la panique parmi le public”.

 

Économie

 

Edocto, l’unité de télécommunications de l’opérateur téléphonique malaisien Axiata, envisage de se retirer de la Birmanie en raison des troubles politiques qui secouent le pays depuis le coup d’État de février 2021. Edocto est arrivée en Birmanie en 2015 après avoir acquis Myanmar Tower Company. La société possède actuellement près de 2 000 tours sur 1 000 sites différents dans le pays, ce qui représente environ 3 à 4 % de l’ensemble de ses tours. Malgré des opérations rentables en Birmanie, Edocto souhaite trouver une issue de secours efficace et céder ses tours à des acteurs locaux.

 

La Banque mondiale a publié un rapport soulignant que l’économie birmane est confrontée à des risques accrus en raison de la crise politique, des conflits armés et de la pandémie de COVID-19. Le rapport prévoit une croissance du PIB de 2,7% en 2024, bien en deçà des estimations pré-coup d’État de 6,8%. La Banque mondiale appelle à des réformes économiques et politiques pour relancer la croissance et réduire la pauvreté. Le rapport souligne que la situation politique actuelle et les conflits armés entravent l’investissement et le commerce, tandis que la pandémie de COVID-19 continue de perturber l’activité économique.

 

Le prix du riz birman a atteint un niveau record sur le marché international en raison de la baisse de la production et de la forte demande mondiale. Le prix du riz blanc 5% brisures a atteint 570 $ la tonne, soit une augmentation de 20% par rapport à l’année dernière. La baisse de la production est due à la sécheresse, aux inondations et aux conflits armés qui ont perturbé les activités agricoles. La forte demande mondiale est alimentée par la croissance de la population mondiale et la diminution des stocks de riz dans les pays importateurs.

 

La junte birmane a annoncé le 22 février son intention de développer l’industrie du gaz naturel afin de stimuler l’économie du pays et de réduire sa dépendance vis-à-vis des importations d’énergie. Le gouvernement militaire prévoit de lancer de nouveaux appels d’offres pour l’exploration et la production de gaz naturel. Le pays possède des réserves importantes de gaz naturel offshore, estimées à 250 milliards de mètres cubes. Le développement de l’industrie du gaz naturel est controversé en raison de son impact environnemental et social. Les critiques soulignent que l’extraction du gaz naturel peut polluer l’environnement et contribuer au changement climatique. Ils craignent également que les profits du gaz naturel ne profitent pas aux populations locales, mais plutôt à la junte militaire et à ses alliés.

 

Le kyat birman a continué de se déprécier face au dollar américain, atteignant un nouveau plus bas historique de 2 400 kyats pour un dollar. La dépréciation du kyat est due à un certain nombre de facteurs, notamment la crise politique, la baisse des exportations et l’augmentation des importations. La dépréciation du kyat rend les importations plus chères et contribue à l’inflation. Cela affecte particulièrement les populations les plus pauvres qui dépendent des importations de produits alimentaires et de médicaments.

 

Société/Répression/Conflit

Le régime birman a livré des armes, de l’argent et de la nourriture à des milices dans plus de 20 villes du pays pendant trois semaines, du 30 janvier au 20 février. Cette opération vise à soutenir son armée, épuisée par les combats contre les groupes rebelles et les milices d’autodéfense. Les milices de Hlegu, Taikkyi, Myeik, Lashio, Taunggyi, Lawksawk, Hopong, Naungtaya, Pinlaung, Kalaw et des villes de l’est et de l’ouest de la région de Bago ont reçu des armes. Celles de Bago, Kyauktaga, Kawa, Daik-U et Dawei ont reçu de l’argent et de la nourriture. Le régime a également introduit la conscription pour potentiellement 14 millions de jeunes et a promulgué une loi visant à rappeler les militaires à la retraite et les anciens militaires.

 

Le 19 février 2024, la junte birmane a ordonné aux services publics de Rangoun et Naypyidaw de recenser leurs employés en âge d’être conscrits. Cette décision intervient alors que la junte birmane est confrontée à une intensification des combats contre les groupes rebelles et à un manque d’effectifs. Un document divulgué par le gouvernement de la région de Rangoun ordonne aux services publics de fournir des listes d’employés âgés de 18 à 35 ans (hommes) et de 18 à 27 ans (femmes). Les listes doivent être soumises sous format papier et numérique le 21 février 2024.

 

Le chef de la junte birmane, Min Aung Hlaing, a ordonné aux enseignants et aux élèves des écoles internationales et privées du pays de saluer le drapeau national et de chanter l’hymne national chaque jour de classe. Cette nouvelle mesure fait suite à l’adoption d’une loi sur l’éducation privée par la junte en décembre 2023. Cette loi impose aux écoles privées d’enseigner la langue birmane, l’histoire et la géographie du pays selon le programme officiel du ministère de l’Éducation. Elle vise également à garantir que les enseignants et les élèves des écoles privées soient “loyaux envers l’État et la nation”. Les critiques accusent la junte de vouloir contrôler l’éducation et d’inculquer aux jeunes un nationalisme teinté de religion et d’ethnocentrisme.

 

Quatre soldats de la Force de défense nationale Chin (CNDF), dont le chef d’état-major adjoint Salai David New, auraient été tués lors de combats intenses avec l’armée birmane dans la municipalité de Kalay, dans l’État Chin, les 22 et 23 février. Selon un membre du CNDF, les combats ont éclaté lorsque l’armée a attaqué une position du CNDF dans la région de Mindat. Les combats auraient été intenses et auraient duré plusieurs heures. Le CNDF a déclaré que quatre de ses soldats, dont Salai David New, avaient été tués dans les combats. Un certain nombre de soldats du régime auraient également été tués, mais le nombre exact n’a pas été confirmé. Des habitants de Kalay ont déclaré que trois civils avaient également été tués par des tirs d’artillerie de l’armée birmane pendant les combats. Le CNDF est un groupe armé ethnique qui lutte pour l’autonomie de l’État Chin.

 

Selon l’Alliance Arakan (AA), une embuscade contre une colonne militaire du régime birman a eu lieu le 24 février sur l’île de Ramree-YanBye, dans l’État d’Arakan. L’attaque aurait fait plus de 60 morts et un nombre équivalent de blessés parmi les soldats du régime. La colonne militaire, composée de 120 hommes, avait été héliportée sur l’île par 4 hélicoptères.

 

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