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BIRMANIE – POLITIQUE: Aung San Suu Kyi sanctionnée par Amnesty International

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 13/11/2018
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L’organisation internationale de défense des droits de l’homme a annoncé le 12 novembre qu’elle retirait à Aung San Suu Kyi sa distinction la plus prestigieuse, le prix Ambassadeur de la conscience, au motif que la dirigeante du Myanmar a «honteusement trahi» les valeurs qu’elle a longtemps défendues. Les autorités Birmanes n’ont pas immédiatement réagi. La perte de face est terrible pour la lauréate du prix Nobel de la paix 1991.

 

Le secrétaire général d’Amnesty International Kumi Naidoo a écrit à Aung San Suu Kyi pour l’informer que l’organisation a décidé de lui retirer le prix qu’elle lui avait décerné en 2009.

 

« Nous constatons, huit ans après sa libération, qu’Aung San Suu Kyi n’a en aucune manière fait usage de son autorité politique et morale pour protéger les droits humains, la justice ou l’égalité au Myanmar.

 

Son indifférence face aux atrocités commises par l’armée birmane et à l’intolérance croissante vis-à-vis de la liberté d’expression est par ailleurs manifeste » a déclaré le dirigeant de l’organisation internationale de défense des droits de l’homme.

 

Depuis qu’Aung San Suu Kyi est devenue la dirigeante de facto du gouvernement civil du Myanmar de Birmanie en 2016 les forces de sécurité n’ont toujours pas l’obligation de rendre des comptes sur les violations des droits humains.

 

Pire selon Amnesty : elles entravent les investigations internationales sur ces violations.

 

L’organisation estime dans son communiqué annonçant le retrait du prix que son gouvernement a avivé l’hostilité envers les Rohingyas, les qualifiant de « terroristes », les accusant de brûler leurs propres maisons et dénonçant des « viols simulés ».

 

En outre, les médias officiels ont publié des articles incendiaires et déshumanisants dans lesquels les Rohingyas étaient comparés à des « puces humaines détestables » et à des « épines » qu’il convient de retirer.

 

« Aung San Suu Kyi n’a en aucune occasion pris la parole en faveur des Rohingyas et c’est l’une des raisons pour lesquelles son statut d’Ambassadrice de la conscience n’est plus justifiable, a déclaré Kumi Naidoo.

 

Par ailleurs, Amnesty International a évoqué la situation dans l’État kachin et le nord de l’État chan, où Aung San Suu Kyi n’a pas usé de son influence et de son autorité morale pour condamner les violences de l’armée, réclamer l’obligation de rendre des comptes pour les crimes de guerre ou prendre la défense des civils issus de minorités ethniques qui paient le prix fort des conflits.

 

Pire encore, son gouvernement civil a imposé des restrictions rigoureuses quant à l’accès à l’aide humanitaire, exacerbant les souffrances de plus de 100 000 personnes déplacées par les affrontements.

 

Atteintes à la liberté d’expression

 

Malgré le pouvoir qu’exerce l’armée, dans certains domaines, le gouvernement civil jouit d’une autorité considérable pour promulguer des réformes afin de mieux protéger les droits humains, notamment les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.

 

Pourtant, depuis deux ans que le gouvernement d’Aung San Suu Kyi est aux manettes, des défenseurs des droits humains, des militants pacifiques et des journalistes ont été arrêtés et emprisonnés, tandis que d’autres sont en butte aux menaces, au harcèlement et à l’intimidation en raison de leur travail.

 

Son gouvernement n’a pas abrogé les lois répressives – y compris celles qui ont permis de détenir Aung San Suu Kyi et ceux qui ont fait campagne pour la démocratie et les droits fondamentaux.

 

Au contraire, elle a activement défendu le recours à ces lois, en particulier la décision de poursuivre et d’emprisonner deux journalistes de Reuters pour leur reportage sur un massacre commis par l’armée birmane.

 

Aung San Suu Kyi avait été nommée Ambassadrice de la conscience d’Amnesty International en 2009, en reconnaissance de sa lutte pacifique et non violente pour la démocratie et les droits humains.

 

À l’époque, elle était assignée à résidence ; elle a fini par être libérée il y a huit ans jour pour jour.

 

Lorsqu’elle a enfin pu recevoir cette récompense en 2013, Aung San Suu Kyi a demandé à Amnesty International « de garder son regard et son esprit tournés vers nous et de nous aider à devenir le pays où l’espoir rencontre l’histoire ».

 

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