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Ca plane pour le kitesurf en Thaïlande

Journaliste : Paul Garibaldi
La source : Gavroche
Date de publication : 18/01/2016
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Sport nautique fun et accessible, le kitesurf occupe les plages de Thaïlande depuis 1999 et attire chaque année de plus en plus de pratiquants. Contrairement aux idées reçues, les conditions météorologiques du royaume ne sont pas un frein à la discipline qui peut être exercée tout au long de l’année sur les côtes thaïlandaises.

 

Des sauts jusqu’à 10 mètres de haut et des vitesses de 100 km/h atteintes sur l’eau à l’aide d’une planche et d’un cerf-volant : pas étonnant que le kitesurf soit devenu en une quinzaine d’années l’un des sports nautiques les plus tendances dans le monde et en Thaïlande où il squatte les plages des stations balnéaires. « Je faisais de la planche à voile et j’ai vite arrêté quand j’ai découvert le kitesurf à l’âge de 22-23 ans, explique Bruno Sroka, triple Champion du monde de kitesurf, quadruple champion d’Europe et Champion de France à trois reprises. Ce qui m’a plu, ce sont ces sensations de liberté, de légèreté, de facilité, mélangées avec une impression de troisième dimension. Quand tu es en l’air, tu as une vision à 360 degrés, contrairement au windsurf où ta vision est bloquée par la voile. On s’amuse tout de suite car quand on tient dans nos mains un cerf-volant, on se retrouve en enfance. »

 

Le kitesurf est arrivé en Thaïlande dès 1999 « au même moment où le sport a commencé à s’exporter mondialement, explique Patis Wai-wong, dit « Pop ». le responsable de la Kitesurfing Thailand Association, l’Association thaïlandaise de Kitesurf, membre de la fédération internationale (IKA), est une référence en matière de sport nautique dans le royaume. Élevé par son père « Loong Chat », figure emblématique de la planche en voile en Thaïlande, Pop s’est vite distingué dans les compétitions de windsurf en remportant une médaille d’argent aux Jeux d’Asie du Sud-Est en 1992 et en finissant 7e des Championnats du Monde en 1991.

 

Retraité des compétitions internationales, il s’occupe désormais de la gestion du Club Loong Chat, structure fondée en 1985 à Jomtien, près de Pattaya. « Nous avons commencé à proposer du kitesurf en 2001. Au début, la discipline ne concernait qu’un petit groupe de personnes, mais le nombre de pratiquants a augmenté d’année en année, raconte Pop qui assure ne pas pouvoir donner d’estimation fiable sur le nombre de pratiquants ou d’écoles dans le royaume. Le kitesurf est le sport nautique idéal pour la Thaïlande, car contrairement à la planche à voile, il n’y a pas besoin de beaucoup de vent pour glisser, faire des sauts, des figures ou du free ride. »

 

Gaël Ovide-Etienne, un Français installé en Thaïlande depuis une dizaine d’années, estime lui aussi que le manque de grosses rafales n’est pas un gros problème et que celui-ci pénalise surtout les débutants. « Plus on a d’expérience et moins on a besoin de vent, car quelqu’un qui commence le kitesurf a besoin d’être beaucoup plus porté par l’aile, affirme ce pratiquant assidu. Mais aujourd’hui, avec l’évolution du matériel qui tend à gagner en stabilité, on a besoin de moins en moins de vent pour faire du kite. »

 

A Hua Hin, station balnéaire à 200 km au sud de Bangkok, des passionnés viennent spécialement pour pratiquer le kitesurf une partie de leur séjour et visiter la Thaïlande l’autre partie. C’est le cas de la plupart de la centaine d’élèves annuels de DirectKite, une école de kitesurf dont les deux instructeurs sont Français. « Notre clientèle comporte bien quelques résidents, mais 80% d’entre elle sont des gens qui réservent par Internet depuis la France, explique Paul qui a lancé l’école il y a trois ans. Hua Hin est idéal pour le Kite, les plages sont très belles et les conditions de vent sont bonnes de mi-octobre à mi-mai. »

 

Hua Hin peut être considérée comme la capitale du kitesurf en Thaïlande, puisque la station balnéaire a accueilli en 2010 et 2011 l’épreuve d’ouverture du PKRA Tour, le circuit des compétitions professionnelles de kitesurf. Vainqueur de la Hua Hin Kiteboard World Cup en 2010 et 3e en 2011, le Français Bruno Sroka a d’excellents souvenirs de l’épreuve. « L’organisation était très bien et nous avions été traités comme des pachas. Tout le monde dit ça mais c’est vrai que j’avais aimé la chaleur humaine des gens en Thaïlande, indique celui qui va tenter ce mois-ci une traversée de 450 km entre la France et l’Irlande en kitesurf. Hua Hin est un très bon spot pour les kitesurfeurs. La plage est belle, le vent vient de côté et il y a de petites vagues. J’ai en projet de faire dans deux ou trois ans un Guide du Routard des meilleurs endroits dans le monde pour faire du kitesurf et Hua Hin en fera partie, c’est sûr. »

 

Cette compétition internationale, qui n’existe plus depuis 2012, en raison – comme souvent en Thaïlande lorsqu’il s’agit d’une compétition sportive – d’un manque de communication qui a empêché la venue de sponsors internationaux majeurs, a participé à l’époque à l’augmentation du nombre de clients dans les écoles de Kite du pays, et particulièrement à Hua Hin. « Il y a eu à ce moment-là un véritable boom au niveau des inscriptions, se rappelle Paul de DirectKite. Tous ceux qui s’intéressent au kitesurf regardent le PKRA Tour. Beaucoup ont découvert qu’il était possible de faire du kitesurf en Thaïlande, et en particulier à Hua Hin. »

 

Hua Hin au printemps, Chumphon en automne, Gaël Ovide-Etienne a également commencé le kitesurf sur les plages de Hua Hin, il y a huit ans. Mais avec l’augmentation du nombre de pratiquants dans la station balnéaire, il préfère aujourd’hui s’évader dans des coins moins fréquentés. « Aujourd’hui, je vais davantage à Pranburi où les plages sont plus grandes, explique ce passionné qui a testé de nombreux spots du royaume. Il y a aussi Koh Samui. C’est agréable de faire du kitesurf dans un tel cadre. On doit aussi faire attention à choisir une plage avec peu de corail car un débutant tombe souvent et peut se couper facilement. »

 

Si la saison des pluies rend compliquée la pratique du sport nautique pendant six mois de l’année, il faut aussi prendre en compte les différentes périodes de vent qui changent selon les endroits. « Les meilleures périodes pour faire du Kite sont celles avec des vents constants, précise Gaël Ovide-Etienne. On trouve des conditions idéales à Hua Hin et Pranburi de janvier à avril et plus au Sud, à Chumphon, de septembre à décembre. A Phuket, c’est différent. Il y a neuf mois de vent (de juin à février, Ndlr) mais il est irrégulier. »

 

Hua Hin, Chumphon, Rayong, Pattaya, Kho Phangan, Pranburi, Cha-am, prachuap khiri khan et Phuket entre autres : l’apprenti kitesurfeur trouvera des écoles dans à peu près toutes les stations balnéaires touristiques du pays. « Il est important de passer au début par une école car cela permet d’apprendre les bons gestes pour la pratique et la sécurité, recommande le champion Bruno Sroka. Le Kite demande une grande exigence au niveau de la sécurité. Si on fait des erreurs de ce côté-là, la sanction tombe de suite. En trois heures avec un bon instructeur, si les conditions sont réunies, la personne peut tirer des bords (ndlr : naviguer avec un vent contraire). »

La plupart des écoles proposent un forfait d’initiation de trois jours à un prix variant de 10 000 à 15 000 bahts. actuellement, une trentaine d’instructeurs par an sont formés et obtiennent un diplôme reconnu par l’association thaïlandaise de Kitesurf, mais il existe également des écoles dont les formateurs sont installés au même endroit depuis plusieurs années et connaissent ainsi parfaitement le spot. « Nous avons les moyens d’organiser un seul camp annuel de formation pour les instructeurs, mais notre souhait est d’en faire deux dès l’an prochain pour doubler le nombre de diplômés chaque année, explique Pop, président de l’association thaïlandaise de Kitesurf. Si vous me demandez quelle est la période où le kitesurf a été le plus populaire en Thaïlande, je vous dirai aujourd’hui. Mais le meilleur reste sans doute à venir. »

 

Paul Garibaldi

 

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Une invention bretonne

 

L’histoire officielle du kitesurf commence en 1984 avec deux frères bretons passionnés de sport nautique et pratiquant la voile à haut niveau. Dominique et Bruno Legaignoux déposent cette année-là un brevet sur l’invention d’une aile de traction à structure gonflable, qui leur permet de décoller de l’eau depuis une planche.

 

Le sport prend son envol véritablement en 1999 lorsqu’ils commencent à vendre des licences. L’invention est alors perfectionnée au fil des années. Le matériel se compose d’une aile gonflable de 5 à 20 mètres carrés (la taille diffère selon la force du vent), d’un ensemble harnais–barre–lignes qui permet au sportif d’être lié à son kite et de le manipuler, et d’une planche (de type wakeboard, soit plus petite qu’un surf ) qui dispose de sangles pour y attacher ses pieds. Un kit complet coûte entre 25 000 et 30 000 bahts en Thaïlande, et environ 1500 euros en France. La location du matériel varie elle entre 3000 et 6000 bahts pour une journée sur les plages du royaume.

 

En 2011, la France comptait 13 559 licenciés et autour de 25 000 pratiquants de kitesurf, des chiffres en augmentation d’environ 12% par an depuis une dizaine d’années. « C’est un sport très accessible, qui plaît aussi beau-coup aux femmes, car on n’a pas besoin de force. C’est vraiment la finesse le plus important, explique le champion Bruno Sroka. On est accroché au harnais et le mouvement des bras est uniquement là pour diriger la voile grâce à la barre. J’ai déjà vu des enfants commencer à 6 ou 7 ans et une fille devenir Championne du Monde à 9 ans ! » une fédération internationale, l’International Kiteboarding Association (IKA), est née en 2008 et organise des compétitions de freestyle (sauts et figures), courses, maîtrise des vagues, slalom et vitesse pure (la moyenne de la vitesse du kitesurfeur est calculée selon une distance fixe au départ).

 

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