Home Accueil CAMBODGE – GÉOPOLITIQUE: Entre Hun Sen, son protecteur chinois et Washington, le torchon brûle

CAMBODGE – GÉOPOLITIQUE: Entre Hun Sen, son protecteur chinois et Washington, le torchon brûle

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 06/10/2020
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Dans un discours prononcé à l’Assemblée générale virtuelle des Nations unies, le Premier ministre cambodgien Hun Sen a reproché à “certains pays” d’interférer de plus en plus dans la souveraineté des petits pays. “Trop souvent, en fonction de l’ambition politique et de l’agenda opportuniste caché de certains pays, le Cambodge a dû faire face à des doubles standards hypocrites, à des décisions biaisées et politiquement motivées, en bref, à l’injustice” a-t-il déclaré. Quelques jours avant ce discours, le département du Trésor américain avait pris des sanctions contre la société chinoise Union Development Group qui développe la zone touristique de Dara Sakor au Cambodge dans le cadre de l’initiative “Belt and Road”. Les sanctions ont été imposées en vertu du Global Magnitsky Act, une loi américaine qui autorise le président des États-Unis à sanctionner, bloquer et saisir les avoirs des auteurs présumés de violations des droits de l’homme.

 

Union Development Group a obtenu un bail de 99 ans en 2008 pour construire le projet. Une fois terminé, il s’agira d’une zone de villégiature côtière de 36 000 hectares (89 000 acres) avec des terrains de golf, des casinos, des logements de luxe, un aéroport et un port suffisamment grand pour les bateaux de croisière, qui occupera environ 20 % du petit littoral cambodgien.

 

Les États-Unis ont accusé la société de s’être emparée à tort de terres cambodgiennes, de détruire le parc national de Botum Sakor où se trouvaient ces terres et d’être une façade pour la Chine afin de “promouvoir ses ambitions de projeter la puissance dans le monde”.

 

Dans le même temps, le Cambodge reproche à deux hommes politiques américains, Robert Destro et Alan Lowenthal, de s’immiscer dans ses affaires intérieures après avoir critiqué ce pays d’Asie du Sud-Est pour l’arrestation de syndicalistes, de défenseurs des droits de l’homme et d’écologistes cambodgiens.

 

Motivation sous-jacente

 

Les sanctions imposées à l’Union Development Group interdisent aux citoyens ou aux entreprises américaines de faire des affaires avec la société, tandis que tout lien avec la société aux États-Unis doit également être signalé.

 

L’une des principales questions soulevées par les sanctions concerne les inquiétudes des États-Unis quant à la perspective de la construction de bases militaires chinoises à Dara Sakor. Les experts des bases militaires chinoises à l’étranger estiment que la motivation sous-jacente des sanctions sont de nature militaire, afin de combattre les revendications de la Chine dans la mer de Chine méridionale.

 

Avertissement de Pompeo

 

Les sanctions contre le Cambodge sont liées à l’avertissement lancé l’année dernière par le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, selon lequel des projets de ceintures et de routes sont utilisés par la Chine pour assurer un “élément de sécurité nationale” dans divers pays.

 

“Il est juste de dire que le Cambodge est un pays politiquement vulnérable. Son chef dictatorial – Hun Sen – a loué une grande partie des terres cambodgiennes à la Chine, que celle-ci a essentiellement colonisée, par l’établissement d’un vaste éventail d’entités commerciales chinoises”, a estimé un universitaire singapourien, cité par le quotidien Straits Times.

 

Le Cambodge nie que la Chine ait des plans pour construire des bases militaires au Cambodge, en particulier une base aérienne militaire sur le site du nouvel aéroport de Dara Sakor.

 

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