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FRANCE – POLITIQUE : Vue d’ailleurs, cette France qui n’est plus « Charlie »

Date de publication : 07/01/2025
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Chaque semaine, notre ami Richard Werly, conseiller éditorial de la rédaction de Gavroche, partage sa vision de la France sur le site d’actualités helvétique Blick. Vous pouvez vous abonner ou consulter sa lettre d’information Republick.

 

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Dix ans. Et le souvenir, à partir de l’annonce du massacre de la rédaction de « Charlie Hebdo » le 7 janvier 2015 en fin de matinée, d’une semaine folle de larmes, de sang et d’espérance.

 

Oui, il y a dix ans, nous étions presque tous « Charlie », comme la cinquantaine de dirigeants étrangers venus marcher à Paris quelques jours après la tuerie. Et pas seulement en France. La Suisse, l’Europe, une bonne partie du monde aussi, redécouvraient avec rage ce que la satire et la liberté d’expression peuvent coûter à ceux, dessinateurs, polémistes, chroniqueurs, chansonniers, artistes, qui osent encore « rire de tout » et « emmerder Dieu », pour reprendre les mots de la plaidoirie de l’avocat de l’hebdomadaire satirique, Richard Malka.

 

Mais ouvrons les yeux : je rencontre sans cesse une France qui n’est plus « Charlie ». Un pays qui, arc-bouté sur sa laïcité, sent que les digues républicaines sont, malgré les succès antiterroristes et au démantèlement des filières djihadistes, toujours plus ébranlées. Une France qui réclame vengeance, pour qui l’Islam et les antagonismes religieux demeurent une menace existentielle pour les démocraties européennes.

 

La France qui n’est plus « Charlie » existe. Elle est inquiète. Les atrocités commises à Gaza en riposte à l’assaut terroriste du Hamas le 7 octobre 2023, empoisonnent ses banlieues. Elles minent sa communauté musulmane. Cette France-là est l’héritage fatal de 2015. Aujourd’hui. Dix ans après « Charlie ».

 

Bonne lecture et bonne année à vous tous, résidents de la Républick !

(Pour débattre : richard.werly@ringier.ch)

 

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1 COMMENTAIRE

  1. Selon une enquête IFOP avec la fondation Jean Jaures et en partenariat avec « Charlie Hebdo » (réalisée auprès d’un échantillon de 1000 personnes) sur l’importance de la liberté d’expression publiée le 7/01/2025, (interviews réalisées par questionnaire auto-adminsitré en ligne du 31 mai au 1er juin 2024) montre le chemin parcouru dans l’évolution des opinions depuis 10 ans :

    76 pour cent des français sont pour cette liberté fondamentale et pour les caricatures. Chez les 18-34 ans, 70 pour cent sont contre. Parmi ceux-ci 64 pour cent estiment qu’ « on ne peut pas rire de tout » ; 31 pour cent estiment aujourd’hui, après les assassinats de Charlie Hebdo, que les caricatures n’auraient pas dû être publiées.

    Comment en est-on arrivé là en 10 ans ? Plusieurs considérations doivent être rappelées :

    – L’école et sa destruction progressive. L’échec de école qui n’assure plus une transmission des savoirs et de l’esprit critique en vue de former un individu libre et citoyen mais s’adapter aux croyances religieuses et aux identités de genre. L’intime conviction et d’abord religieuse et maintenant de genre doit primer sur toute autre considération et au besoin s’imposer à l’école qui doit s’adapter. Tout obstacle fait l’objet d’une résistance jusqu’à l’assassinat du professeur. Une sorte de retour, mais à des extrémités jusqu’alors inconnues, aux siècles précédents lorsque les dogmes religieux prévalaient sur tout autre enseignement. L’école laïque seule peut pourtant garantir une liberté d’expression fondement de toute démocratie. L’abandon contraint et parfois consenti de cet objectif de plus en plus souvent sous l’effet de la menace et de la peur, laisse la place aux incivilités d’abord et à la violence ensuite. l’expression de « dé-civilisation » tente de caractériser le sens de l’évolution en cours.

    – Quand on aura rappelé que l’électorat de la « France Insoumise » est constitué pour moitié de jeunes de moins de 35 ans on mesurera le rôle de J.L. Mélenchon dans cette évolution. Mélenchon a fait sa mue suivant en cela une « ligne Obono ». Ayant constaté qu’il lui manquait 600 000 voix pour être au 2ème tour de la présidentielle de 2017, il a jeté aux orties ses oripeaux laïcs qualifiés au mieux de « laîcistes ». Adieu la laïcité de 1905 et ses relents présentés comme « racistes » et « islamophobes » désormais devenue le drapeau de l’extrême droite. La marche de 2015 est dès lors vue comme une manifestions islamophobe. E. Todd n’hésitait pas dans un livre publié en 2015 à qualifier les manifestations de janvier de « xénophobes » ( » Qui est Charlie ? Autopsie d’une crise religieuse, Paris, Le Seuil, 2015, 252 pages) Ainsi 30 pour cent parmi les jeunes de moins de 35 ans estiment, d’après les mêmes enquêtes, que c’est la loi religieuse qui doit primer sur les lois civiles.

    Le début de l’année 2025 nous offre un un concentré singulier de télescopages : la disparition du « tonton raciste et islamophobe » et l’avènement de son petit neveu ou arrière petit neveu « woke » décolonial et islamophile, hésitant entre une inscription à la Sorbonne et à l’INALCO. Certains, parmi les plus « progressistes » s’engouffrant dans les atrocités du 7 octobre 2023, arborent leur antisémitisme en antisionisme.

    Ref : le « rapport des Français à la liberté d’expression, à la satire et aux dessins de presse », dont intégralité est publiée sur le site de la fondation Jean Jaures, 7 janvier 2025, 40 pages et l’article de S. Cassini publié dans le journal « Le Monde  » du 9/10 janvier 2025 : « Depuis « Charlie Hebdo », l’histoire mouvementée des divisions de la gauche autour de la laïcité et de l’islam »

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