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FRANCE – POLITIQUE : Vue d’ailleurs, l’Élysée et Matignon, « tours d’ivoire » de la République

Date de publication : 30/05/2023
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Emmanuel Macron et Élisabeth Borne

 

Chaque semaine, notre ami Richard Werly, conseiller éditorial de la rédaction de Gavroche, nous livre sa vision de la France sur le site d’actualités helvétique Blick. Vous pouvez vous abonner. Ou consulter sa lettre d’information Republick.

 

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Je n’ai pas trouvé le bon refrain pour tirer le signal d’alarme. On peut bien entendu fredonner « Les Champs-Élysées » de Joe Dassin et se dire qu’en contrebas, du côté de la rue du faubourg Saint-Honoré, le président de la République finira bien par vous entendre.

 

On peut aussi, comme Élisabeth Borne, recommander à ses collaborateurs d’écouter « Respire Encore » de Clara Luciani, en espérant que ses paroles détendront l’atmosphère. « Elle veut pas s’asseoir, elle veut s’oublier/Elle veut qu’on la drague, qu’on la regarde et qu’on la fasse tourner/Elle veut pas s’asseoir, ça a trop duré », chante l’artiste que la Première ministre brandit, parait-il, comme un trophée de sa normalité.

 

Sauf que cela ne suffit pas. Le palais de l’Élysée, comme l’Hôtel Matignon, sont deux « tours d’ivoire » qui, jamais, ne vous laissent le loisir d’écouter le pouls de la France réelle. Un peu comme, cette année, le Festival de Cannes.

 

Cette France des « tours d’ivoire » est une affaire de mots et de maux. Pour Emmanuel Macron, le mot de la semaine est « décivilisation ». Le président l’a lâché devant ses ministres, pour dénoncer ce que d’autres nomment « l’archipel français ». Vous vous souvenez de Michel Sardou, pour qui « la France c’est aussi un pays. Où y a quand même pas 50 millions d’abrutis » ?

 

Et si l’on passait en boucle ce morceau au pied de l’Élysée, même si le cordon de policiers impose aux passants de rester sur le trottoir d’en face. « Décivilisation » aujourd’hui, comme « Atmosphère » hier, sur le pont de « Hôtel du Nord ». J’imagine Arletty lâchant à Louis Jouvet… « Décivilisation, décivilisation… Est-ce que j’ai une gueule de décivilisation ? »

 

Matignon, labyrinthe du pouvoir

 

Et puis, il y a les maux. Celui dont Élisabeth Borne est affectée se nomme publicité. La Première ministre, technocrate tenace persuadée que le pays doit obéir à son administration sans rechigner, ne supporte pas qu’une journaliste évoque son orientation sexuelle.

 

Au point de la poursuivre en justice et de réclamer le caviardage de « La Secrète », le titre du bouquin. La lauréate de la Palme d’or 2023 Justine Triet a, elle, choisi les boulets rouges, fustigeant sur la scène du palais des Festivals un « schéma de pouvoir dominateur» qui a « nié et réprimé de façon choquante » l’opposition à la réforme des retraites. Avant de sourire devant les caméras du monde entier…

 

La France des « tours d’ivoire » assène et accuse. Chacun dans son couloir. Pas top, comme palmarès.

 

Bonne lecture, et vive le cinéma !

 

(Et pour débattre: richard.werly@ringier.ch)

2 Commentaires

    • Non seulement Mme Borne ne chute pas, mais forte de la confiance de la représentation nationale, elle gouverne ; elle reçoit les partenaires sociaux, elle parle avec Standard & Poors… La France a un gouvernement.

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