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FRANCE – POLITIQUE : Vue d’ailleurs, passion olympique, réalité ou méthode Coué ?

Date de publication : 16/04/2024
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JO Paris 2024

 

Chaque semaine, notre ami Richard Werly, conseiller éditorial de la rédaction de Gavroche, nous livre sa vision de la France sur le site d’actualités helvétique Blick. Vous pouvez vous abonner. Ou consulter sa lettre d’information Republick.

 

En voici l’éditorial. L’intégralité de la newsletter disponible ici.

 

Connaissez-vous Émile Coué ? Ce bon pharmacien lorrain, faute de médicaments adéquats pour ses patients, avait compris que l’essentiel est de les persuader d’une guérison proche. La méthode Coué, ça vous dit quelque chose ? Eh bien voici, un siècle pile après la disparition d’Émile, le 2 juillet 1926, un nouveau pharmacien expert en autosuggestion : Emmanuel Macron. Pour le président, tout est clair : les Français adorent les JO, mais ils ne savent pas comment le dire ou l’exprimer. Ces Jeux seront une fête, c’est sûr. Et arrêtons de penser que Paris, capitale à l’horizon bouclé par les barricades et les palissades des innombrables chantiers, ne sera pas capable de redevenir, d’ici le 26 juillet, la « ville lumière » qu’elle prétend toujours être.

 

Au fond, Macron a raison. Comme ce bon vieil Émile ! À quoi sert de s’attarder sur les faits, puisque seule sera imprimée in fine la légende. Alors va pour le récit presque idéal. Non, ces Jeux ne sont pas une peine infligée à la République. Oui, la France pourra être le premier pays, 100 ans après les Jeux de 2024, à organiser une cérémonie d’ouverture hors les murs d’un stade, sur la Seine (même si les plans B et C pointent à l’horizon). Et oui, cette grande fête du sport que Paris a tant bataillé pour obtenir, transformera la déprime du pays en liesse, à coups de médailles et de loyers astronomiques pour les locations Airbnb.

 

La réalité n’est, de toute façon, pas toujours le fort des Français qui, en matière économique, s’accommodent sans souci d’une dette publique toujours plus lourde. Les agences de notation, de toute manière, sont des diables ambulants (ce qui n’est pas si faux).

 

Pour gouverner, présider, et accueillir les JO, une seule recette : la méthode Coué!

 

Bonne lecture, et n’oubliez pas de survivre!

(Pour débattre : richard.werly@ringier.ch)

 

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4 Commentaires

  1. Pour notre éditorialiste, tout n’est pas aussi clair que pour Emmanuel Macron. Les suisses adorent la France mais ne savent pas comment le dire. Cette difficulté qui se manifeste presque toujours lorsqu’il s’agit de dire je t’aime est souvent interprétée comme l’énoncé du contraire pourtant déclaré le plus souvent murmuré. Les “billets” de R. Werly laissent toujours un arrière goût de réserve à l’égard de la France et des Français résumés dans la personne de leur président qu’une fascination obsessionnelle que je trouve excessive, mais bien journalistique faute d’avoir d’autres chats à fouetter, exerce. Il en résulte une impression de french-basching non assumé et pourtant récusé. Une réaction de Français piqué au vif répliquera t-on… Qui se sent morveux etc. La Suisse comme la Belgique semblent susciter des réactions du même type que celles de la France à l’égard des États-Unis. Une forme d’anti-américanisme helvétique transposé et adapté. Il est vrai que si pour les USA, la France n’existe pas, il semble en être, de même, pour ces deux pays. Ce sentiment, plus imaginé que réel, est de nature à produire du ressentiment voir une forme de “haine” qu’une fascination rentrée et inexprimée alimente et décuple. La peur d’un État centralisé à l’opposé des cantons lilliputiens dont on ne manquera pas de louer les vertus démocratiques opposées au modèle si peu démocratique du voisin qui réduit, dans un mélange de monarchie et de démocratie héritée des pires périodes révolutionnaires, le citoyen à néant. “Small is beautiful”… La France catalyse pour un Suisse tout ce qui ne va pas chez eux et qui ne peut être imputé qu’à son voisin malfaisant et toxique par exemple la grève quand elle a lieu est forcément d’importation, le mauvais fonctionnement des hôpitaux n’est du qu’à la bureaucratie française… Et pourtant l’Helvète imite bel et bien son voisin. Il a élu, lui aussi, des dirigeants qui mettent un point d’honneur à détruire le système de santé, à affaiblir la force publique, à semer le chaos dans les institutions, à orchestrer l’immigration massive et ses atours religieux, à dévorer ses pauvres… Mais contrairement à son voisin elle accepte cet état de fait dans une indifférence complice, sa placidité proverbiale. Le Français dans ces circonstances “râle”, manifeste, fait gréve ce qui indispose l’Helvète adepte du neutre et de la religion néo-libérale. Le Français, soumis aux mêmes “lois” se rebiffe, défile, casse ce qui fait peur au Suisse. Les Français, certes, finissent par baisser la tête, par capituler. Le Suisse, d’emblée, s’agenouille, plie, en redemande. Et pourtant Macron pas si loin d’être Suisse ? N’était-ce sa personnalité trop “exubérante”, qui indispose tant l’Helvète. La France est inconsciente d’elle même d’après notre éditorialiste, à côté de ses pompes et fort mal vue dans le monde peut-on lire dans son dernier pamphhlet certes soft (comme toujours, politesse oblige) :” Le bal des illusions”, avec François d’Alançon, ed Grasset, mars 2024 (sympa, je vous fais de la pub !). La France, un modèle à fuir … La peur d’un Suisse c’est de devenir Français mais encore plus Grecs, destin qu’ils aiment prévoir pour lui. Mais nous sommes, les Français, toujours ravis de constater qu’un expatrié suisse sur 4 dans le monde vit en France ; qu’un Suisse ne rechigne pas à passer ses vacances en France dans sa résidence secondaire achetée pas cher… qu’un Suisse, malgré sa “haine”, se rendra à Paris deux fois par mois… tout en déplorant son état général de délabrement et en prenant bien soin d’éviter les obstacles qui jonchent le sol mais pour y manger convenablement et pas cher. Le Suisse n’aime pas la France mais suit avidement les débats politiques français et rage de ne pouvoir offrir le même spectacle. Seul un État aussi centralisé peut l’offrir ce que les cantons et une fédération réduite à peau de chagrin ne peuvent. Il se risque même à les commenter, avec la même docte ignorance que nous reprochons si vivement à nos voisins. C’est le plaisir de lire ces chroniques vue d’ailleurs…

  2. “Wishfull thinking” dirait-on dans un langage moderne digne de la “start-up nation”. Les coups de mentons derrière les pupitres à force de coups de menton et de formules creuses mais assénées d’une voix égosillée suffiront-ils ? Est-ce que les propos ciselés par une armée de communicants stipendiés par des agences privées et copinées mais forcément vides même prononcés à Viry-Châtillon vont-ils inverser le cours mortifère qui s’insinue dans nos écoles et leurs abords ? Des propos flous sans que des mesures précises et concrètes apparaissent… Des pistes… Des annonces de mesures dont certaines existent déjà (par exemple l’excuse de minorité qui ne peut être supprimée en raison de la convention internationale des droits de l’enfant et d’une révision constitutionnelle probablement nécessaire et qui, en cas d’atténuation, risque fort d’être censurée par le conseil constitutionnel) mais non appliquées ou qui ne peuvent l’être, les juges ne voulant ou ne pouvant pas les prendre. Ne pas démériter le 9.3 et ses périphéries ? Ne pas s’aliéner des électorats guignés par la mélenchonie… Ne pas être taxé d’islamophobie… Caresser dans le sens du poil… de certains du moins. Tenir jusqu’au 9 juin en espérant limiter la casse de Madame Hayer… ne pas descendre au dessous des 15 %… Des mesures dont notre fringant premier ministre ignore tout du contenu d’où un appel à une énième “convention citoyenne” ou autre “grenelle de la sécurité” ou tout autre gadget dont l’appellation aura mobilisé les maîtres de la com et dont on attend les mesures phares et révolutionnaires le 7 juin, après deux mois de concaténation d’expressions contradictoires et sans doute inapplicables au risque d’alourdir la fameuse dette qui ne risque pas de fondre même par les temps caniculaires. Nous aurons été tenus en haleine par les “commémorations” multiples de la fin de la seconde guerre mondiale, les piqures de rappel et les clins d’oeil bien appuyés et instrumentalisés électoralement. Prions avec notre Emile 1 pour un retour de la croissance dont les prévisions ont été revues à la baisse par deux fois. Ce n’est pas l’Allemagne qui va allumer ses feux en Europe. La Guerre ? l’envol des commandes de rafales, de canons césar ? La ficelle électorale est grosse… C’est la politique en France qui va s’illustrer et surtout embellir jusqu’en mai 2027. La com transformée en réalité par la magie de l’image et de la formule… La dette dans tout ça ? un score à mettre à la grandeur du pays ? Et les jeux dans tout ça ? Une machine à oublier et s’oublier ? Une France régénérée et renaissante, un moment vite rattrapée par le réel mais pas d’inquiétudes, on attendra fébrilement un magnificat et un Te Deum à Notre Dame, le 8 décembre 2024, jour de l'”Immaculée Conception”. Entre temps il y aura bien un hommage aux invalides, une entrée au Panthéon, une messe n° 2 à la Sorbonne… un discours à la “Mothe-Beuvron” et pourquoi pas à “la Souterraine”… Qui vit par la com périra par la com… Et pour R.Werly et son panthéon musical : “Tranquille Emile” clip 2003 … Tranquille Emile .. Nous dans le sud c’est tranquille… ici on vit tranquille… ou encore ressusciter cette pub qui pourrait relever le prestige de nos professeurs (dont je fus longtemps il y a longtemps) “on se lève tous pour Danette”, déjà en 1986

  3. Un siècle et demi pile-poil que le noble pharmacien de Metz a élaboré une méthode pourtant viellle comme le monde antique et qu’Aristote a célébré, sans omettre le seigneur de la Palice. Un mélange de conscience et de “lâcher-prise”. La volonté est tout mais il faut encore en être convaincu soi-même. Une “technique d’auto-suggestion”, d'”auto-hypnose” (exit Gérard Miller). La volonté armant l’imagination, l’utopie diraient certains, est ce qui fait advenir le réel, un nouveau réel… pas nécessairement meilleur… parfois pire. Les Français dénués de réalisme et dont c’est la marque de fabrique aux yeux des Suisses (certains) ont certes inventé le fameux couteau… qui, lui, est un monument de réalisme… Notre bon chroniqueur devrait savoir que la méthode Coué a trouvé son meilleur illustrateur et thuriféraire à Genève en la personne de Charles Beaudouin (1884-), proche de Romain Rolland, pacifiste, lui même installé à Carouge (et dont on peut visiter le musée). La suisse a été immédiatement perçue comme une terre d’élection de la fameuse méthode. Il faut rappeler qu’à Zurich régnait l’empereur des “archétypes” de l'”inconscient collectif” et l’apôtre des synchronicités, bric à brac bien éloigné du cogito cartésien. Avec une inspiration quelque peu “mysticiste” (“la foi peut déplacer des montagnes”), notre bon épigone, philosophe de formation, puisa auprès des deux fameux docteurs celui de Vienne et celui de Zurich, d’abord amis puis ennemis, sa méthode qui eu tant de retentissement et de succès au bord du Léman. Sa clinique existe toujours et monsieur Werly pourra s’y rendre et vérifier l’efficacité des cures. Il est toujours possible d’aller y puiser l’énergie qui permet aux suisses de déplacer les montagnes (et il y en a beaucoup) et de transformer la culpabilité calviniste en… or. Un or offert aux dieux. L’effet placebo est bien connu d’abord des laboratoires pharmaceutiques, dont certains et non des moindres sont suisses, et qui sur la base de l’ambiguïté et de croyances rationnelles ont fait accroire l’efficacité de leurs pilules. Bon nombre d’entre elles ont été retirées des remboursements de sécurité sociale. Ce qui pourtant ne plaide pas pour leur inefficacité mais pour la force de l’auto-suggestion dont elle sont le support et surtout lorsqu’elle relayée par la force de l’université. Comme il en est de l’hostie qui est le corps réel du Christ… Vive le docteur Coué et sa suite… à lire d’urgence pour vous changer la vie : “La méthode Coué pour les nuls” par Jean-Pierre Magnes et Luc Teyssier d’Orfeuil, Ed First, 2013, 386 pages. Les œuvres de C. Beaudouin sont nombreuses (certaines sur le site Gallica) dont un “Émile Coué” paru en 1927 mais aussi une abondante bibliographie éparse rassemblée depuis la publication en 2014 de “Un pays et des hommes”, ouvrage édité par Martine Ruchat, Antoinette Blum et Doris Jukubec de la faculté de Psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève. Un ouvrage qui restitue l’atmosphère politique et culturelle à Genève lors de la première guerre mondiale et après.

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