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FRANCE – POLITIQUE : Vue d’ailleurs, Jean Dujardin, la France rêvée du boulanger

Date de publication : 12/09/2023
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Jean Dujardin Boulanger

 

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Et une polémique de plus ! Impensable, pour « Libération », que la France de 2023 soit, en ouverture de la Coupe du monde de rugby, représentée par un Jean Dujardin en marcel, casquette années cinquante vissée sur le crâne, dans le rôle du boulanger heureux ! Je vous épargne les attaques du journal sur la « France rance », répercutées et amplifiées sur les réseaux sociaux. La vraie question est simple: peut-on, doit-on, miser sur les clichés pour séduire le monde lorsque celui-ci lorgne vers Paris, rendez-vous sportif mondialisé oblige ? A moins d’un an des Jeux olympiques, et avec un quadragénaire disruptif à l’Élysée jusqu’en 2027, avouez que le sujet mérite d’être abordé…

 

Ma réponse ? Jean Dujardin a pensé son rôle et sa cérémonie (dont il était le co-auteur) comme l’auraient fait sans doute une grande majorité de Français : en transformant la nostalgie en marketing. En 2001, le « Fabuleux Destin d’Amélie Poulain » avait tiré, avec succès, sur cette même corde franchouillarde. Un épicier au généreux sourire et aux fruits mûrs à point. Une Parisienne prête à se laisser séduire. Tout cela dans un Paris souriant de carte postale. Quatre césars, dont celui du meilleur film. Cinq nominations aux Oscars !

 

Logique nostalgie. Les Français pensent tous, ou presque, que c’était mieux avant. Et dans l’élite des commerçants choyés, le boulanger et sa baguette arrivent bien loin devant les autres. Bien joué, l’artiste ! Les fans de rugby du monde entier savent aujourd’hui que la France reste un pays fabuleusement rétro, enjoué, accueillant, pétri de traditions, ensoleillée par la fraternité. La lucidité attendra. Paris, de toute façon, sera toujours une fête.

 

Bonne lecture, en fredonnant « Douce France » !

(Pour débattre : richard.werly@ringier.ch)

 

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1 COMMENTAIRE

  1. Le quadragénaire disruptif n’est-il pas ce boulanger (Pagnol) de pacotille (contre la série “les maîtres du pain” à partir du scénario de Bernard Lenteric) sorti dont on ne sait quel fournil, encore tout ruisselant de sueur et mal odorant selon le bon cliché et qu’un marcel, juste sorti de la lessiveuse, essaie (en vain) d’aérer. Un zeste de Dior aurait pu compléter et illustrer notre excellence odoriférante. Un pays pétri de traditions c’est le cas de le dire et la Suisse non ? Les vaches à cloches, le yodel en guise de marseillaise et surtout, surtout, la propreté. Il a troqué le béret pour une casquette que l’on ne portait pas dans les années 50 de la France populaire à l’exception du châtelain du coin. La distinction par la casquette et le pantalon bouffant (Renoir et la “règle du jeu”). Jamais il n’aurait joué au ballon avec une miche, symbole du corps sacré et sur lequel on faisait le signe de la croix. Bénissez seigneur etc. Le village disruptif était celui d’avant jules César et de la guerre des Gaules avant la capture de Vercingétorix. Assez rapidement une église s’est implantée au milieu du village et a rythmé les jours et les heures. Le curé en soutane faisait la pluie et le beau temps bientôt concurrencé par un hussard noir. Cet épisode a été zappé… manque de culture, de lectures ? Bernanos es-tu là ? Le réel bien figuré est celui du français “couillu”, pas “déconstruit” et qui n’a pas échappé à notre Sandrine nationale toujours à l’affut et au regard lourd, obsédé par les “miches”, aux expressions ciselées et aux mains baladeuses mais qui, progressisme oblige et auquel cette saynète consent, s’arrête aux limites du geste “inapproprié”. L’invariant français, bienqu’édulcoré, figure en bonne place. Il voisine nécessairement avec le pinard et le cochon (La traversée de Paris). Deux ingrédients de la gauloiserie hexagonale se terminant dans les fossés (Émile Zola). Nous avons assisté à un concentré de clichés mais quand même expurgés. Des clichés bien roulés dans une farine, une farine de piètre qualité, celle qui donne le “pain noir” et rapidement “moisi” , sauf si l’on accède au marché noir (” Au bon beurre” avec Jean Dutour) ; heureusement les topinambours étaient là, les patates aussi si elles n’avaient pas été ravagées par les “doryphores”… Oui elle était là, et elle toujours là comme l’écrivait en 1999 un écrivain récemment décédé, On la sent, elle vient de loin, comme les bulles elle remonte à la surface, elle exhibe fièrement ses habitudes et ses réflexes, elle régurgite ses mots de passe. Gavroche doit en pleurer… Par bonheur Emmanuel avait remisé son marcel et apparut dans son habit de lumière et, comme nul n’est prophète en son pays, accompagné par les… lazzi

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