La pandémie de Covid-19 a d’un seul coup tiré le rideau sur quelques réalités économiques pourtant saillantes en Asie du Sud-Est. L’une d’entre elles, qui commence à resurgir, est l’approvisionnement de la région en énergie, à l’heure où la bataille mondiale pour diminuer la dépendance envers les hydrocarbures bat son plein. Deux exemples ces derniers jours: l’annonce de la mise en œuvre d’une plate forme pétrolière off-shore au Cambodge, et le début des travaux pour la plus grande ferme solaire flottante d’Asie à Singapour…
L’Asie du Sud-Est voit les défis économiques s’accumuler alors que la pandémie de Covid-19 continue d’accaparer l’attention des médias et des populations. La décision des autorités cambodgiennes d’aller de l’avant avec leur première plate forme offshore, et l’annonce simultanée du début de la construction de la plus grande centrale solaire flottante à Singapour sont la preuve de l’enjeu en cours. Impossible, pour les pays émergents exportateurs, de ne pas tenir compte des intentions européennes d’établir une forme de taxe carbone aux frontières de l’UE. Impossible, pour les mégapoles asiatiques, de ne pas tirer les conséquences de la crise de la Covid-19 et de la propagation du virus dans les espaces clos à air conditionné. La bataille pour l’énergie va très vite redevenir âpre et coûteuse, d’autant que l’élection américaine à venir ravive les tensions sur le marché du pétrole et du gaz.
Sans énergie, pas d’industrie. Donc pas d’exportations
On l’oublie trop souvent: sans énergie, pas d’industrie. Donc pas d’exportations. La question des énergies renouvelables en Asie du Sud-Est est dès lors assurée de revenir en force. Avec cette question: Quelles règles ? Quelles incitations à investir ? Quel objectif, au sein de l’ASEAN, pour avancer vers une économie moins polluante ? Quelle influence de la Chine dont la stratégie maritime est avant tout pétrolière ?
Le voile sanitaire de la pandémie du Covid-19 va immanquablement se déchirer. La réalité des contraintes énergétiques pèsera alors de tout son poids sur la croissance de la Thaïlande et des pays riverains de l’Asie du Sud-Est.
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