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GAVROCHE HEBDO – ÉDITORIAL : Le 20 juillet 1954, la face de l’Indochine changeait

Date de publication : 16/07/2024
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Pierre Mendes France

 

Certaines dates sont moins célébrées que d’autres. En France, l’anniversaire de la bataille de Dien Bien Phu est un rite. On vient de le voir avec le 70ème anniversaire de cette défaite française d’anthologie, marquée par l’héroïsme des troupes des deux camps, le combat des Français oubliés par leur capitale, et la détermination des Vietnamiens à payer leur indépendance du prix de leur sang.

 

Or l’héritage direct de Dien Bien Phu intervient deux mois plus tard, le 20 juillet 1954, lorsque les accords de paix mettant fin à l’Indochine française sont signés à Genève (Suisse). Cet anniversaire-là aussi mérite d’être honoré car il marque le début d’une décolonisation inévitable et le courage du gouvernement français alors dirigé par Pierre Mendès France.

 

Ce 20 juillet 1954 à minuit, la face de l’Indochine changeait. Le lendemain 21 juillet, les accords de Genève entraient en vigueur. La France perdait sa plus belle colonie. Le Vietnam se retrouvait coupé en deux. On sait ce qu’il advint ensuite…

 

Gavroche est un média féru d’histoire, et convaincu du droit des peuples asiatiques à disposer d’eux mêmes. N’oublions pas ce 21 juillet 1954. Ce jour-là. la domination de l’homme blanc sur l’Extrême-orient essuyait une défaite politique et diplomatique dont nous pouvons, rétrospectivement, être fiers aujourd’hui.

 

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4 Commentaires

  1. “Cochinchine” publié en 1926 par Léon Werth est une enquête menée sur le terrain de la politique coloniale de la France en Indochine. Ce livre écrit peu après la première guerre mondiale, vécue de près, se situe dans la suite des dénonciations des “entreprises inhumaines” d’où son “pacifisme” et sa méfiance à l’égard des nationalismes. Attitude qui, sans doute, permet de mieux comprendre les positions de l’auteur. Il expose les vicissitudes de deux civilisations distinctes, l’Europe et l’extrême-Orient qui sont mises en contact par la colonisation. Le livre prend la forme d’un voyage qu’il entreprend n’ayant pu obtenir un visa pour l’Union Soviétique. Loin du registre du pittoresque de la littérature coloniale, l’auteur se livre à une réflexion sur la présence française en Cochinchine. Il rapporte des témoignages, s’appuie sur des documents officiels cités en notes et, autant que possible, il livre ses propres observations, rapporte les faits, sans commentaires. S’abstenant de juger, l’auteur propose une argumentation contre la politique coloniale.

    “Cochinchine” repère toutes les formes de l’impérialisme coloniale : l’exploitation économique par la métropole, l’asservissement des paysans progressivement privés de leur terre, le monopole de grands groupes français, le régime d’oppression que fait peser l’administration coloniale. Il dénonce la hiérarchie raciale imposée par les européens mais aussi les soldats de l’armée coloniale provenant des Antilles françaises ou des Indiens Malabars.

    Les pages les plus fortes se présentent comme un réquisitoire contre la brutalité et le mépris colonial et dénoncés comme autant d’atteintes à la dignité humaine. L’auteur exprime le dégoût que lui provoquent les scènes de violence des coups portés qui détruisent l’humanité de la victime comme du bourreau.

    Dans une tradition marxiste fortement marquée par l’anarchisme, l’ordre colonial n’est pas seulement présenté comme un mode d’exploitation économique comparable à celle du prolétariat par la bourgeoisie, mais un régime d’avilissement conduisant à la négation de l’humanité et de part et d’autre. Werth dit ressentir la honte d’être “blanc”. En 1912, déjà, il s’était insurgé au “spectacle” des “nègres” exposés au jardin d’acclimatation. Sa dénonciation des coloniaux est totale y compris contre ceux, silencieux, acquiesçant à l’entreprise. Un portrait féroce du petit-bourgeois colonial est dressé et résumé dans sa “religion” de l’apéritif et du cocktail “martel-Perrier”, et toutes les marques de la supériorité coloniale octroyée aux “blancs” allant jusqu’à détruire en eux, les dernières traces d’humanité.

    Témoin de la Grande Guerre et de ses atrocités, il voit dans l’action du colon une prolongation exacerbée de la violence exercée et subie, comme par vengeance, ou par une sorte d’exorcisme “salvateur”, sur des populations asservies et ravalées au rang de “sauvages”. C’est au rang de “sauvages” que Léon Werth reconduit les Européens qui se gardent bien de témoigner et de diffuser la culture émancipatrice héritée ainsi que de leur éducation reçue de peur qu’elle ne retourne contre eux…

    L’auteur est surpris par la “docilité” des colonisés s’intéresse à ceux, souvent des “lettrés”, qui tentent de s’engager dans des formes timides résistances que les valeurs conservatrices et le confucianisme empêchent d’aller jusqu’à la révolte et la revendication claire d’une indépendance. Une autre partie d’entre eux militeront pour une politique d’association. Léon Werth se garde de trancher tout en condamnant fermement la politique coloniale de la France.

    “Cochinchine” est un des premiers brûlots contre la France coloniale. Quelques années plus tard, en 1927, André Gide publie “Voyage au Congo”, un carnet de route qui fit scandale des compagnies concessionnaires. En 1929 la publication de “Terres d’ébène” par Albert Londres dénonce l’exploitation économique qui décime l’exploitation économique dans les colonies d’Afrique.

    Dans tous ces ouvrages c’est moins le bien fondé de la colonisation qui est remis en cause mais l’inhumanité de ses procédés et de réclamer de profondes réformes de la politique coloniale sur des bases essentiellement humanitaires et morales.

    A partir de 1930, l’exacerbation de la politique coloniale et ses effets sur les populations civiles, à l’origine de nombreuses insurrections suivie d’impitoyables répressions, vont conduire, avec l’aide d’une organisation politique et notamment le courant communiste, puis armée à d’autres étapes de la lutte anti-coloniale que la seconde guerre mondiale va compliquer.

    Léon Werth , “Cochinchine”, Ed Viviane Hamy, 2005, 248 pages.

  2. A la question posée la réponse est de “TOUT”. L'”homme blanc”, d’aucuns précisent et disent le “mâle blanc”, parfois taxé de “vieux” si l’on veut l’accabler, n’est pas seulement coupable, on lui reproche d’exister. Mais il faut bien qu’il existe pour expliquer et dénoncer le malheur qu’il engendre et qu’il répand. Une version du mythe du “bouc émissaire” ? Une figure, sans cesse renouvelée de la figure du diable ? S’il n’existait pas il faudrait l’inventer !
    – Quand on est “neo-féministe” on lui reproche d’être “machiste”, exploiteur du corps des femmes. Il n’est pas question de faire des distinctions, de “finasser”; Les hommes, les mâles, par leur constitution biologique et physique (dont elle dénient par ailleurs la pertinence, seul le genre en a une) ne peuvent être que des violeurs, leur pénis n’étant rien d’autre qu’une épée qui transperce le corps des femmes. Contrairement aux féministes universalistes, elles condamnent l’hétérosexualité, le mariage avec un homme étant assimilé à un viol conduisant à la fabrication inévitable de nouvelles générations de “mâles blancs”. Pour s’en convaincre, lire V. Despentes, A. Coffin, P. Hermange et d’autres qui suivent les néo-féministes américaines et canadiennes dont Judith Buler est la figure de proue. La femme “blanche”, subit, pour celles-ci, une double réprobation parce que “blanche”. Sa position sociale dominée et exploitée mise en avant par le féminisme universaliste (de S. de Beauvoir à E. Badinter) est, d’après elles, reléguée voire déniée puisqu’elle participe, collabore, en tant qu’épouse notamment, à la propagation de l'”homme blanc”.
    – Quand on est “décolonial”, l’approche est identique. Le racisme “blanc”,et il ne peut être que blanc, est le ressort de la domination coloniale de l'”homme blanc” qu’une idéologie dissimulerait sous les oripeaux de l’universalisme trompeur et le vocable frelaté de “république”. L'”homme blanc” est coupable d’avoir répandu le racisme là ou il se trouve puisqu’il fait partie de sa nature constitutive et tout spécialement dans ses entreprises coloniales. On retrouve ici la métaphore du viol des peuples colonisés dont l'”homme blanc” est coupable, toujours coupable, éternellement coupable. Il faudrait donc ré-éduquer l’Occident et l’Europe et spécialement la France, figure de l’universalisme perfide, la redresser, l’amener à consentir à sa destruction… Innovations créatives du “wokisme” et de la “cancel culture” …

    Le “mâle blanc” est né dans les discours “déconstructivistes” français des années 1970, l’expression “phallogocentrisme”, forgée par J Derrida pour caractériser la civilisation occidentale vient de là. Exportée aux États-Unis (la french théorie), la notion nous revient enrichie et adaptée au communautarisme anglo-saxon dans les universités américaines. Cette “maladie” va s’emparer des minorités et des identités qui vont se multiplier sous l’effet de l’extension même de la maladie que l’abandon par la gauche de l’approche universalisme va accélérer. Ce sont les “solutions politiques innovantes” élucubrées par ” Terra Nova” à partir de 2008 en France. A l’approche en termes de “classe” se substitue une approche en termes d'”identité” dont la couleur de peau n’est qu’une déclinaison. Les médias et les réseaux “sociaux” font les reste.
    – Quant on est anti-raciste, on lui reproche d’être l’incarnation même du racisme, un racisme qu’il ne peut s’empêcher d’exprimer puisque c’est sa nature et sa couleur de peau. Il est raciste comme il respire. Il n’est pas nécessaire de s’embarrasser d’analyses en termes de classes ni d’exploitation qui conduiraient à opérer des distinctions entre les “noirs” et les “blancs” et de comprendre la nature et les ressorts du racisme. “Noir” c’est “noir” et l’opposer au “blanc” tombe sous l’évidence de la perception et cela évite de réfléchir.

    Gavroche si féru d’histoire ne peut avoir oublié que la décolonisation, imparfaite ait-elle été, a eu lieu il y a plus de 60 ans. Ni la France, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Espagne le Portugal ne font actuellement la loi sur la planète. D’autres pays les dépassent de loin dans leurs volontés cette entreprises de domination, néo-coloniales c’est à observer et analyser.

    Et quant à l’accusation d’esclavage dont l’ “homme blanc” aurait été le seul coupable, il faut rappeler que ce n’est pas l’ Afrique” ni l’Amérique” qui l’ont fait disparraître. En 1550, Bartolomé de las Casas dénonce les pratiques des colonisateurs en Amérique et défend les droits des autochtones dans la fameuse controverse de Valladolid face à De Sepuveda. C’est la Marquis de Pombal, au Portugal qui y mettra fin en 1761. Tous les pays européens suivront. Mais il faut malheureusement constater qu”il perdure actuellemnt dans d’autres pays et continue d’enchaîner des populations : les migrants africains sub-sahariens que des marchands d’ébène réduisent en esclavage, lorsqu’il traversent la libye. De même, en 2014 et sur plusieurs années, pour les femmes “yésidies ” chrétiennes et chiites réduite à l’esclavage sexuel par les islamistes de Daesh. Comme le fait remarquer un commentateur les Japonais ne furent pas en reste à Nankin, ni les Khmers rouge à Phnom-penh ni les communistes à Djakarta. Massacres de l””homme blanc” ?

    la dénonciation de l’ “homme blanc” génère la “repentance” qui, faute de pouvoir être à la hauteur de l’imprescriptibilté des crimes qui lui sont imputés, puisqu’ils sont dans sa nature, sa peau et sa couleur, ne peut qu’alimenter la spirale de la dénonciation. Une dénonciation qui ne peut que s’alimenter de l’irreductibilté des couleurs de peau. Il ne peut y avoir de monde commun fondé sur la couleur de peau, mais seulement la séparation et l’exlusion, l’avènement catastrophique de deux humanités séparées. Comment une pensée huamiste et universaliste pourrait-elle sortir d’une couleur de peau ? Dans son fameux discours “I have a dream” le pasteur Martin luther king nous adjurait que l’on ne devait pas être jugé sur notre couleur mais sur notre caractère;
    Paradoxalement l’érection de l “‘homme blanc” en ” bouc émissaire” universel, et avec lui l'”occident” et sa civilisation, n’ont -elle pas pour effet -paradoxal, de le hisser sur un “piedestal” et le “diviniser” ? Un tel statut, même honni et rejetté, ne consacrerait t-il pas une forme de reconnaissance et d’admiration … de culte et au fond le désir d’être un “homme blanc” transcendé ? Un désir d’humanité retrouvé ?

  3. Non, absolument. La guerre d’Indochine est une honte.

    “We are witnessing the collapse of France as a great power in almost part of the world” (Alan Dulles, head of the CIA, 18 mars 1954).

    On connait la suite, en effet:

    1956, Suez; févier 1958, Sakhiet Sidi Youssef; on connait la suite.

    Or, “la guerre d’Indochine pouvait etre evitee” (Breard de Boisanger).

    En realite, la guerre d’Indochine a ete voulue: ” Connaissant la malveillance des Allies, je jugeai que le sang francais verse sur le sol de L’Indochine nous serait un titre imposant” (Charles de Gaulle, Mémoires de Guerre, T. III).

    La aussi on connait la suite : à Potsdam, les Alliés ont envoyé le projet texte d’ultimatum à la Chine, car “la Chine est le seul pays qui ait combattu la Japon”,

    Néanmoins, “la France, qui a retrouvé son indépendance et sa puissance…” (général de Gaulle, en conférence de presse, le 28 novembre 1967).

    La encore, on connait la suite: 22 mars 1968, Cohn-Bendit ; 1981, la “cohabitation”.

    L’année 2007 marque le commencement de l’histoire contemporaine ; il est évidemment trop tôt pour en parler.

  4. Bonjour

    Votre éditorial résume assez bien cette conclusion de la guerre d’Indochine. Cependant, les hommes ayant la mémoire courte, on a bien vite oublié au Vietnam, les exactions de leurs “amis” japonais !!

    Bien à vous

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