Pendant les fêtes de fin d’année, si vous avez un moment libre et que vous pouvez accéder à Prime Video (disponible dans certains pays, mais malheureusement pas en Thaïlande), ne manquez pas Les Derniers Hommes de David Oelhoffen. Ce film plonge dans l’histoire de la colonne Alessandri, du nom de l’officier français qui en assurait le commandement. Cette unité de soldats français d’Indochine entreprit une retraite vers la Chine après le coup de force japonais du 9 mars 1945, une attaque qui cibla les troupes et l’administration coloniale française, alors sous l’égide du régime de Vichy.
Dans un article publié par la Revue des Deux Mondes, le critique Richard Millet offre une analyse approfondie du film. Il établit un parallèle saisissant entre cette retraite des soldats français et celle des « Dix Mille », les mercenaires grecs engagés par Cyrus le Jeune, qui traversèrent l’Asie mineure après leur défaite à Counaxa pour rejoindre les Dardanelles.
Alors que la France vient de commémorer le 70e anniversaire de la bataille de Dien Bien Phu, Les Derniers Hommes éclaire un chapitre méconnu mais déterminant de l’histoire indochinoise, celui qui précéda la grande défaite française. Une œuvre captivante pour les passionnés d’histoire coloniale et ceux qui s’intéressent aux derniers soubresauts d’un empire en déclin.
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Cette question est traitée définitivement par l’amiral Decoux dans ses mémoires (« A la Barre de l’Indochine ») et par le responsable diplomatique de l’Indochine Breard de Boisanger « La Guerre d’Indochine pouvait être évitée » Dien Bien Phu n’est pas la fin d’un empire en déclin, mais la fin de la France tout court. (« We are witnessing the decline and gradual erosion of France’s status as a great power »… (Alan Dulles, head of the CIA, 15 MARS 1954).