L’indice des prix à la consommation (CPI) de Tokyo pour le mois de juin a surpris à la baisse, affichant un ralentissement de l’inflation au niveau de 3,1 % sur un an, contre 3,6 % en mai, et en deçà du consensus établi à 3,3 %. Il s’agit de la première fois en quatre mois que les attentes du marché ne sont pas atteintes. Toutefois, cette baisse s’explique en grande partie par un facteur ponctuel : la suspension temporaire des frais d’eau de base par la métropole de Tokyo.
Une chute artificielle liée aux tarifs de l’eau
Le principal facteur de ce ralentissement est une baisse spectaculaire de 34,6 % des tarifs de l’eau, qui pèsent pour 0,75 % dans le panier du CPI. Cette mesure, décidée par les autorités de Tokyo pour alléger les factures des ménages durant l’été, a fait baisser à elle seule de 0,26 point de pourcentage le CPI « core » de la Banque du Japon (excluant l’alimentation fraîche et l’énergie). Bien que cet effet soit significatif à Tokyo, son impact sur l’indice national restera limité, cette mesure ne s’appliquant qu’à la capitale.
L’alimentation, toujours moteur de l’inflation
En dehors de cet effet exceptionnel, la tendance de fond reste inchangée. Les produits alimentaires non périssables continuent de tirer l’inflation vers le haut. Ils expliquent 1,8 point des 3,1 % d’augmentation du CPI « core » de la BoJ. Parmi eux, le riz reste l’élément le plus inflationniste, avec des prix en hausse de 90,6 % sur un an en juin.
Cependant, les données à haute fréquence suggèrent un retournement : les prix du riz commencent à refluer depuis la mi-juin, en raison du déstockage massif orchestré par le gouvernement. Le prix moyen du riz en gros est même passé sous la barre des 4 000 yens au cours de la deuxième semaine de juin. Cette évolution devrait entraîner une baisse plus marquée dans les prochaines publications, dès juillet.
Des postes de dépenses contrastés
Parmi les autres composantes du panier, les frais de téléphonie mobile ont bondi de 11,9 % sur un an, en raison du lancement de nouveaux forfaits par un grand opérateur. En revanche, les tarifs hôteliers et les loyers ont vu leur croissance ralentir.
Du côté de l’énergie, l’indice recule nettement, porté par la baisse des prix de l’électricité, du gaz et des carburants. Cette évolution résulte d’un yen plus fort au premier semestre et d’une chute des cours des matières premières en avril et mai. Par ailleurs, le gouvernement prévoit de réintroduire des subventions sur les factures d’énergie à partir de juillet, ce qui devrait continuer à modérer l’inflation dans ce secteur à partir d’août.
Perspectives
Si la lecture du CPI de Tokyo en juin reflète une baisse inattendue de l’inflation, les fondamentaux ne changent guère. L’alimentation – notamment le riz – reste le principal moteur, mais cette dynamique devrait s’estomper dans les mois à venir. Les prochains chiffres nationaux, ainsi que le CPI de juillet à Tokyo, permettront de confirmer si le pic d’inflation a été atteint ou non.
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