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« Lami » de Gérard Coste

Journaliste : Olivier Jeandel
La source : Gavroche
Date de publication : 09/06/2020
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Ambassadeur de France en Thaïlande de 1995 à 2000, installé durablement à Bangkok depuis de nombreuses années, le peintre Gérard Coste a publié deux textes autobiographiques : Ailleurs, en 2005, puis En dedans : Journal de personne, en 2010.

 

Haut fonctionnaire qui aura enchaîné les postes à l’étranger dans diverses fonctions, Gérard Coste ne correspondait pas au profil de l’ambassadeur type à la formation et à la trajectoire professionnelle prévisibles. Sa vocation de peintre, son amour de la littérature, son histoire personnelle de descendant d’une riche famille provençale marquée par un déclassement social soudain, son sentiment de solitude et d’étrangeté au sein de son milieu professionnel… : les écrits autobiographiques révélaient déjà toute la complexité de l’auteur et de l’homme Coste, ses tendances contradictoires : vie mondaine qualitative, nombreux voyages, fort appétit sensuel… et penchants mystiques, recherches « gnostiques » inclinant au détachement et à l’expérience de la plénitude.

 

On retrouve toutes ces tendances dans les personnages de Lami, roman publié en fin d’année 2010. En premier lieu, la dualité de l’auteur lui-même exprimée par les deux personnages principaux : Lami, le peintre, et son frère Gabriel, l’ambassadeur. Se greffent sur ces deux phares du roman des personnages secondaires tout aussi essentiels à la narration, variés, attachants, originaux, quelque peu désuets parfois car Coste évoque aussi dans ce livre multiforme une histoire de la France du XXème, voire du XIXème siècle, qui nous apparaît lointaine alors qu’elle est encore toute proche de nous : son roman se veut aussi un lien entre générations, entre milieux sociaux et culturels éloignés. Cette « saga familiale » des Lami réussit à nous entraîner dans un voyage incessant – de Bangkok, bien sûr, à Singapour en passant par San Francisco, Séville, Paris, Nice, Avignon, Saint-Rémy de Provence, la Pologne, Venise, le Japon, etc –, à nous immerger dans des ambiances singulières traversées de pensées philosophiques, sociologiques, historiques, littéraires, et que l’on quitte à chaque fois à regret tant on souhaiterait que la description se prolonge : « Lami est le roman de la peinture, de l’écriture, de l’Histoire que nous venons de vivre, et enfin, de l’inanité des affrontements religieux et ethniques, à quoi s’opposent la leçon des mystiques et le métissage culturel. La famille Lami, partie de Séville au XVe siècle pour fuir la persécution religieuse et raciale et y retournant au XXIe siècle pour fonder un foyer aux origines juive et chrétienne est le vivant symbole de ce combat. »

 

Lami, de Gérard Coste
Paris : JePublie/Coste, 2010, 463 pages, 20 €.

 

Par OLIVIER JEANDEL, Librairie Carnets d’Asie, Alliance française de Bangkok (Tél : 02-670-4280)

 

En vente aussi chez Carnets d’Asie

 

1 COMMENTAIRE

  1. Bonjour
    Je cherche à entrer en contact avec Gérard Coste. J ai travaillé pour lui à l’Ambassade de France et j’ai adore ce moment.
    3 ans à organiser les réceptions de son Excellence !!! Et sans Fererero !!!

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