Le Laos cherche à transformer son surplus d’énergie hydroélectrique en moteur de croissance en misant sur l’exploitation minière des actifs numériques. Cette stratégie, présentée comme un levier de développement durable, pourrait faire de ce secteur un pilier de l’économie nationale.
La direction a été confirmée lors d’une réunion tenue à Vientiane le 20 août, organisée par le ministère de la Technologie et des Communications pour examiner les avancées du projet pilote lancé par le pays. Présidée par le ministre Boviengkham Vongdara, la session a mis en avant la volonté de convertir les atouts naturels et technologiques du Laos en opportunités économiques à long terme.
Au cœur des débats figurait la question de l’abondance énergétique. Bien que le pays produise plus d’électricité qu’il ne peut en exporter, la capacité limitée des infrastructures de transport et les négociations commerciales retardées conduisent à une sous-utilisation chronique. L’exploitation des actifs numériques apparaît alors comme une solution pour transformer cet excédent en valeur ajoutée.
L’exploitation minière d’actifs numériques, qu’est-ce que c’est ?
Il ne s’agit pas d’extraction physique, mais de l’utilisation d’ordinateurs très puissants qui effectuent en continu des calculs complexes afin de valider et sécuriser des transactions sur une blockchain. En échange, les opérateurs reçoivent une récompense en cryptomonnaie (par exemple du Bitcoin). Cette activité, très énergivore, devient rentable dans les pays où l’électricité est abondante et peu coûteuse — d’où l’intérêt du Laos pour valoriser son surplus hydroélectrique.
Diversification et résilience
Le projet vise à diversifier les sources de revenus d’un pays encore dépendant d’assises économiques étroites et confronté à une pression croissante sur ses réserves de change. Les autorités y voient un moyen d’assurer des rentrées plus régulières, de renforcer la stabilité financière et de soutenir le développement futur.
L’encouragement des investissements nationaux constitue également une priorité. Plutôt que de s’appuyer uniquement sur des fonds publics, le projet pilote entend mobiliser les entrepreneurs locaux. Pour cela, un cadre réglementaire est en préparation afin d’orienter les investissements, limiter les sorties de devises et garantir que les bénéfices restent au Laos.
Le ministre Boviengkham a rappelé que la réunion n’avait pas seulement pour objet d’évaluer les progrès réalisés, mais aussi de répondre aux défis majeurs : répartition de l’électricité, engagements financiers et définition de règles claires pour encadrer ce nouveau secteur.
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