Un violent affrontement a éclaté le 3 mai aux abords de la frontière entre le Laos et la Thaïlande, entraînant la mort de deux soldats laotiens et ravivant les tensions dans cette zone sensible du nord de la région. L’incident s’est produit dans le village de Chiang Thong, district de Paktha (province de Bokeo), non loin de la colline de Phamon, en face du district thaïlandais de Wiang Kaen (province de Chiang Rai).

Selon l’armée laotienne, une unité de gardes-frontières en patrouille fluviale a été prise pour cible dans une embuscade menée par un groupe de trafiquants de drogue lourdement armés. L’attaque survient quelques jours après une spectaculaire saisie de 20 millions de comprimés de méthamphétamine, présentée comme l’une des plus importantes de l’année dans la région du Mékong.

La fusillade a coûté la vie à deux militaires laotiens et fait plusieurs blessés. Quatre suspects ont été interpellés, tandis que les forces de sécurité poursuivent les recherches pour identifier les têtes du réseau.

Côté thaïlandais, aucun blessé n’a été signalé, mais une balle de calibre 7,62 mm a transpercé le toit d’une habitation dans le village de Romfaphamon, sous-district de Por, suscitant l’inquiétude parmi les habitants.

Le bureau du district de Paktha a, dans la foulée, diffusé un avis appelant les populations locales à limiter leurs déplacements transfrontaliers entre 6h et 18h. De son côté, l’ambassade des États-Unis à Vientiane a émis une alerte de sécurité pour ses ressortissants, les appelant à éviter les provinces de Bokeo et du nord de Sayaboury, en raison de la montée en puissance des opérations militaires et des contrôles renforcés.

Dans une déclaration relayée par Lao Patthana News, les autorités laotiennes ont qualifié l’attaque d’« acte barbare » et de « violation flagrante du droit national et international ». Elles ont en outre mis en garde contre la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux, appelant les citoyens à se fier exclusivement aux médias officiels.

Le gouvernement laotien a enfin réaffirmé sa volonté de renforcer la coopération avec la Thaïlande pour enrayer le fléau du trafic de drogue et garantir la stabilité dans cette zone frontalière particulièrement vulnérable. Les forces de sécurité des deux pays restent en état d’alerte maximale.

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