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Gentleman en Asie

Date de publication : 23/07/2019
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On continue avec notre série des lectures incontournables sur l’Asie. Romans, essais, nouvelles… Faites nous parvenir votre choix idéal et nous chroniquerons au fur et à mesure l’ensemble de ces ouvrages. Cette fois-ci, Patrice Montagu-Williams s’attarde sur le cas d’un anglais exemplaire, habitué de l’hôtel Oriental à Bangkok: Somerset Maugham. Son «Gentleman en Asie» est un formidable morceau de nostalgie. Et bonne nouvelle: le temps a passé, mais le charme, si particulier, de ce livre est toujours aussi fort…

 

Entre l’automne 1922 et le printemps 1923, le romancier anglais (mais francophone et francophile) Somerset Maugham s’embarque dans un long voyage qui le conduira de la Birmanie jusqu’à Haiphong, au Vietnam.

 

Avec son art du portrait et son sens de la dérision, c’est ce périple, effectué à une époque révolue, qu’il nous raconte.

 

Né à Paris en 1874 de parents britanniques et mort dans sa propriété du Cap Ferrat, près de Nice, en 1965, Somerset Maugham est élevé dans un monde de bourgeois parisiens fortunés et cosmopolites.

 

Francophile et francophone (il n’a appris à parler anglais qu’après son adolescence), il déclara : « It was France that educated me, France that taught me to value beauty, distinction, wit and good sense, France that taught me to write ».

 

La vie de Paul Gauguin

 

En 1916, Maugham se rend dans le Pacifique pour effectuer des recherches pour son roman « L’envoûté » basé sur la vie de Paul Gauguin.

 

Ce fut le premier de ses voyages au long cours qu’il poursuivit ensuite dans les années 1920-1930, voyages qui inspirèrent plusieurs de ses romans où il dépeint les derniers jours du colonialisme en Inde, en Asie du Sud-est, en Chine et dans le Pacifique.

 

Dans « Un gentleman en Asie », il raconte celui qu’il fit de l’automne 1922 au printemps 1923 en Asie du sud-est.

 

C’est d’abord la Birmanie, qu’il traverse à dos de poney, avant de poursuivre sa route en voiture, train ou bateau à travers le Siam, la Cochinchine et l’Annam, jusqu’à Haiphong. Fin observateur, il consigne tout ce qu’il voit et ressent dans un journal de voyage plein d’humour.

 

Anthropologue et archéologue

 

Il s’improvise anthropologue et archéologue. Il relate ses rencontres avec des exilés ou des voyageurs excentriques, nous fait partager ses découvertes, notamment celle de l’art khmer, et ses réflexions sur les religions d’Orient.

 

Son esprit dilettante lui fait toujours privilégier des anecdotes savoureuses et inattendues à des exposés descriptifs. La végétation luxuriante lui inspire aussi des comparaisons inattendues telles que : « les cocotiers aux cimes échevelées ressemblaient à de grands vieillards maigres arrachés à leur sieste ».

 

Délaissant la botanique, Somerset se lance un peu plus loin dans une méditation confuse sur le bouddhisme et l’impermanence des choses. Mais, trop lucide pour ne pas être conscient des limites de sa dissertation métaphysique, il nous invente alors un conte oriental, avec des princesses, des perroquets et un rossignol.

 

À Angkor, subitement, l’humour cède la place à la contemplation et la visite de ce site exceptionnel inspire à Somerset ses pages les plus belles et les plus émouvantes.

 

Regard d’un esthète sur l’Asie mystique et sensuelle, ce récit de voyage est aussi une critique incisive et drôle d’une société coloniale aujourd’hui disparue.

 

Patrice Montagu-Williams

 

Pour en savoir plus, cliquez ici.

 

La fiche Wikipedia de Somerset Maugham (en anglais).

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