Heritage Drinks of Myanmar

Date de publication : 18/05/2022
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Heritage Drinks of Myanmar

 

BIRMANIE – LIVRE : Les breuvages traditionnels birmans réunis dans un livre

 

Généralement, les ouvrages consacrés à la cuisine birmane ne s’intéressent qu’à la partie solide de la nutrition. Rares sont les manuscrits autochtones ou étrangers qui ont évoqués, même en passant, les liquides ingurgités en cours de la journée (ex. cafés, jus de fruits, thés, spiritueux, vins aromatisés,…). Ni les consommations désaltérantes courantes, ni celles liées à un terroir ou à des pratiques cultuelles n’ont suscité beaucoup d’études érudites ou d’exposés pour de simples gourmets, curieux ou voyageurs. Tout au plus, les essais et les reportages sur les pratiques culinaires de la République de l’Union du Myanmar ont été l’occasion de jeter de brefs regards sur les lieux emblématiques de la consommation en société : les tea shops. Pour autant, leurs auteurs ne se sont guère penchés sur les contenus versés par les tenanciers dans les tasses et les verres des clients, que ce soient des breuvages avec ou sans alcool.

 

Alors, avoir entre ses mains une étude bilingue (anglais, birman) sur 14 breuvages traditionnels, brassés ou distillés encore aujourd’hui en Birmanie, est pour le moins une surprise éditoriale. Cet inattendu est le fruit du travail d’un jeune australien, James Corbin, installé à Rangoun de 2016 à 2020, de son expérience de brasseur et d’une coopération avec deux Birmans, une chercheuse-traductrice (Su Mon Thant) et un photographe (Shwe Paw Mya Tin). Il n’aurait pas été possible non plus sans une aide à la recherche de la société française Pernod-Ricard. In fine, c’est un document accessible à tous et abondamment illustré (119 photos couleurs) qui a été réalisé. En moins de 100 pages, il offre l’opportunité de découvrir quelques-unes des bibines des pays bamar, chin, kachin, kayah et shan, leurs modes de production, leurs ingrédients, leurs modes de stockage. On va ainsi au-devant de l’alcool de sève de palmier, des infusions d’alcool de riz, des bières de millet rouge ou jaune, de sorgho, de riz blanc, gluant ou rouge ou encore du vin tiré du sucre de canne. Les teneurs en alcool ne sont pas précisées dans le manuscrit mais ceux qui ont eu l’occasion d’absorber l’un ou l’autre de ces nectars ou tord-boyaux ont peut-être des souvenirs de gueule de bois, sans parler de surprises olfactives, visuelles ou de textures qu’ils sont disposés, ou non, à renouveler. En tout cas une chose est sûre, pour tenter ces expériences il faut vivre ou venir en Birmanie car aucun de ses produits de l’artisanat familial n’est commercialisé au loin, pas même dans le pays.

 

François Guilbert
Luke James Corbin : Heritage Drinks of Myanmar, Silkworm Books, Bangkok, 2022, 86 p

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