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PHILIPPINES: Amnesty condamne le départ du pays de la Cour pénale Internationale

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 04/04/2019
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En réaction au retrait des Philippines de la Cour pénale internationale (CPI) qui a pris effet le 17 mars 2019, Nicholas Bequelin, directeur régional pour l’Asie de l’Est et du Sud-Est et le Pacifique à Amnesty International a riposté par cette tribune au président Rodrigo Duterte que nous reproduisons ici.

 

« Le retrait cynique des Philippines de la CPI est une vaine tentative d’échapper à la justice internationale et de faire barrage au travail de la Cour. Cependant, celle-ci continuera d’enquêter sur les responsables de crimes commis durant la « guerre contre la drogue » et dispose des moyens et des ressources nécessaires pour le faire, même si les Philippines ne coopèrent pas.

 

« Le retrait des Philippines ne changera rien au fait que les responsables de crimes relevant du droit international commis dans le cadre de la campagne de lutte contre les stupéfiants que mène le gouvernement de Rodrigo Duterte auront à rendre des comptes – devant la CPI ou par l’intermédiaire d’autres initiatives de justice internationale.

 

Les Philippins qui remettent en cause avec courage la guerre contre la drogue ou réclament justice pour leurs proches ont besoin d’un soutien international afin d’en finir avec ce climat de peur, de violence et d’impunité.

 

Les États membres du Conseil des droits de l’homme des Nations unies doivent diligenter une enquête indépendante et internationale sur la situation des droits humains aux Philippines, notamment sur les milliers d’homicides extrajudiciaires perpétrés.

 

Le président Rodrigo Duterte assure que la guerre contre la drogue se poursuivra au moins jusqu’à la fin de son mandat en 2022, si ce n’est au-delà.

 

Il faut y mettre un terme sans attendre et le gouvernement doit adopter une politique de lutte contre les stupéfiants fondée sur la santé et les droits humains. »

 

Complément d’information

 

Depuis l’arrivée au pouvoir du président Rodrigo Duterte en 2016, des milliers de personnes ont été tuées dans une vague de violence cautionnée par l’État.

 

En février 2018, la Cour pénale internationale (CPI) a démarré un examen préliminaire de tous les crimes que le régime philippin aurait commis dans le cadre de la « guerre contre la drogue ».

 

Le mois suivant, en mars 2018, le président Rodrigo Duterte a annoncé que les Philippines allaient se retirer de la CPI.

 

En vertu du statut de Rome, le traité portant création de la CPI, un retrait n’a aucune incidence sur les procédures en cours ni sur toute situation déjà en cours d’examen avant la date à laquelle le retrait devient effectif.

 

Le président Rodrigo Duterte a pris de nombreuses mesures encourageant à tuer les personnes liées à la consommation ou au trafic de stupéfiants.

 

Il a établi des listes de personnes à abattre et les a rendues publiques : elles contiennent les noms des consommateurs ou trafiquants présumés.

 

Il a également laissé entendre que les policiers ou les civils qui tueraient des consommateurs ou des trafiquants de drogue présumés ne seraient pas inquiétés.

 

Amnesty International a signalé à plusieurs reprises que les appels de Rodrigo Duterte avaient créé un environnement dans lequel la police et des tireurs inconnus – qui auraient pour la plupart un lien avec elle – ont carte blanche pour tuer en toute impunité.

 

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