En principe, la Chine interdit désormais les centres de jeux offshore qui ont été utilisés pour le blanchiment d’argent corrompu et la fuite de capitaux et qui offrent généralement des services (y compris la prostitution qui y est liée) qui sont contraires aux principes officiels du Parti communiste. Dans une campagne qui a été rendue publique fin juin, le ministère chinois de la sécurité publique a annoncé qu’il avait arrêté plus de 11 500 suspects, détruit 368 plates-formes de jeu et 148 programmes techniques et saisi plus de 32 milliards de dollars américains. Sauf qu’aux Philippines, de nombreuses plate-formes subsistent…

En principe, la Chine devrait vouloir fermer les plate forme de jeux basées aux Philippines, mais elle n’a fait aucun effort sérieux pour le faire comme elle l’a fait ailleurs. D’où l’inquiétude de l’administration locale qui ne sait pas si elle doit fermer les yeux, ou anticiper une future fermeture de ces sites de jeux en ligne par les autorités chinoises…

Il y a suffisamment de précédents pour que cela rende les fonctionnaires philippins nerveux. En septembre 2019, des fonctionnaires chinois apparemment irrités ont fait pression sur le Premier ministre cambodgien Hun Sen pour qu’il ferme les casinos de Sihanoukville qui avaient transformé la ville de villégiature en “Far West”, une Mecque du jeu pour rivaliser avec Macao. La police cambodgienne y a, depuis lors, arrêté 127 ressortissants chinois accusés de diriger un réseau illégal de jeux d’argent en ligne et d’extorsion. Du jour au lendemain, 300 000 ressortissants chinois ont fui Sihanoukville, transformant la ville en une ville fantôme et détruisant le marché immobilier de la ville.

Aux Philippines, beaucoup s’attendent à un changement similaire. Mais le régime chinois semble moins pressé d’intervenir…Le ministre Philippin des affaires étrangères Teodoro Locsin a ainsi déclaré que certains officines de jeux en ligne (POGO) qui avaient été pressés de payer des impôts les avaient déjà payés “sous la table”.

130 000 emplois dérivés

Le temps passé par Locsin au ministère des affaires étrangères a été associé à la tentative de maintenir de bonnes relations avec Pékin, alors même qu’il a continué à étendre sa présence dans les eaux de la ZEE philippine et a menacé ses pêcheurs. Il semble maintenant défendre implicitement les paiements frauduleux des opérateurs de la POGO aux fonctionnaires philippins.

Il existe environ 60 POGO sous licence de la Philippine Amusement and Gaming Corporation (PAGCOR), et quelque 200 prestataires de services connexes, qui fournissent tous un emploi total de 130 000 personnes, principalement en Chine continentale. En outre, on pense qu’un certain nombre d’opérateurs non agréés peuvent être tolérés à condition qu’ils rémunèrent les bonnes personnes. Ils sont fermés de temps en temps. Le 8 juillet, un raid sur l’une d’entre elles à Makati a permis l’arrestation de 50 personnes, pour la plupart des Chinois.

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