Home Accueil PHILIPPINES – MÉDIAS: Une grande chaîne de télévision menacée par les autorités

PHILIPPINES – MÉDIAS: Une grande chaîne de télévision menacée par les autorités

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 06/05/2020
0

La Commission nationale des télécommunications des Philippines a émis une ordonnance de cessez-le-feu mettant fin aux activités d’ABS-CBN, l’une des plus grandes sociétés de médias de diffusion du pays. Cette dernière mesure contre ABS-CBN survient après les attaques répétées dans le passé contre le réseau par le président Duterte lui-même.

 

L’avis d’Amnesty International est sans ambages: Il s’agit d’une nouvelle attaque contre la liberté d’expression au cours des dernières semaines, suite aux menaces légales des autorités contre les personnes qui critiquaient la réponse du gouvernement à la pandémie.

 

“C’est un jour sombre pour la liberté des médias aux Philippines, qui rappelle la loi martiale lorsque la dictature a pris le contrôle des agences de presse. Les leçons de l’histoire devraient rappeler au gouvernement de ne pas s’engager dans cette voie, la liberté de la presse doit être préservée et cette attaque contre ABS-CBN devrait être vigoureusement combattue par tous ceux qui se soucient de la liberté d’expression”.

 

Contexte

 

Le 5 mai 2020, la Commission nationale des télécommunications (NTC) a publié un cessez-le-feu contre la société de médias ABS-CBN, lui ordonnant de cesser d’exploiter ses stations de télévision et de radio dans tout le pays “en raison de l’expiration de sa franchise au Congrès” le 4 mai 2020. La NTC a cité dans son ordonnance la loi de la République 3846, ou loi sur le contrôle radio, qui donne également au réseau 10 jours pour expliquer pourquoi les fréquences de diffusion qui lui ont été attribuées ne devraient pas être rappelées.

 

L’ABS-CBN a produit de nombreux rapports d’enquête mettant en lumière les exécutions extrajudiciaires commises dans le cadre de la “guerre contre la drogue” menée par le gouvernement. De même, le site d’information Rappler et son PDG Maria Ressa, qui ont également critiqué la campagne antidrogue dans leurs reportages, font face à une série de poursuites judiciaires, notamment pour évasion fiscale, cyber diffamation et propriété étrangère.

 

Le président Rodrigo Duterte a attaqué à plusieurs reprises l’ABS-CBN pour avoir prétendument omis de diffuser ses publicités politiques payantes lors des élections de 2016, qu’il a remportées. Dans un discours prononcé en décembre 2019, M. Duterte a conseillé aux dirigeants du réseau de vendre l’entreprise comme moyen de s’en sortir.

 

Convocations

 

Ces dernières semaines, le Bureau national d’enquête a convoqué des personnes soupçonnées de diffuser de fausses nouvelles liées à COVID-19, mais les groupes de défense des droits de l’homme ont déclaré qu’il s’agissait notamment de personnes qui ne faisaient que diffuser leurs griefs en ligne. Un artiste basé à Cebu City a également été arrêté sans mandat en avril 2020 pour un post sur Facebook que la police a considéré comme une “fausse nouvelle”. Le Bayanihan to Heal as One Act, qui accorde au président Duterte des pouvoirs spéciaux pour faire face à la pandémie, comprend une disposition qui punit “la création, la perpétuation ou la diffusion de fausses informations” de deux mois de prison au maximum, d’une amende pouvant atteindre un million de pesos, ou des deux.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Les plus lus