
Le maire de Phuket-ville tire la sonnette d’alarme face à l’augmentation du volume de déchets, désormais supérieure à la capacité de traitement de la municipalité. Il exhorte les autres administrations locales à abandonner leur complaisance et à s’impliquer activement dans le recyclage des déchets.
Le maire, Supachok La-ongpetch, a exprimé sa frustration lors d’une réunion avec le gouverneur Nirat Pongsitthithavorn jeudi, soulignant les obstacles à une gestion efficace des déchets sur l’île touristique.
L’île produit environ 1 200 tonnes de déchets par jour, mais les incinérateurs municipaux ne peuvent en traiter que 500 tonnes, soit 40 % du total. Le reste est acheminé vers des décharges ailleurs dans la province, désormais de plus en plus saturées. Selon le département de contrôle de la pollution, seulement 10 % des déchets de Phuket sont recyclés, et 60 % sont des déchets organiques.
Le maire a précisé que la quantité de déchets pourrait atteindre 1 500 tonnes par jour d’ici la fin du mois, en raison de l’afflux touristique pendant les vacances.
La gestion des déchets relève légalement des administrations locales. À Phuket, cette responsabilité incombe à la municipalité de Nakhon Phuket, qui doit également prendre en charge les déchets provenant des autres administrations de la province. La municipalité dessert 72 000 habitants, tandis que la population totale de l’île est d’environ 450 000 habitants permanents, pouvant atteindre un million au plus fort de la saison touristique.
Supachok La-ongpetch estime que la municipalité assume déjà une part disproportionnée du traitement des déchets et ne voit pas de solution à long terme. « Nous faisons face au jour le jour, tandis que les autres administrations locales semblent peu enclines à contribuer », a-t-il déclaré.
Actuellement, la municipalité facture 520 bahts par tonne aux autres agences locales, tarif appliqué depuis 2009. La plupart refusent de signer de nouveaux contrats prévoyant une augmentation. L’an dernier, la municipalité a proposé de porter ce tarif à 725 bahts la tonne, puis progressivement à 850 bahts, espérant encourager une réduction des déchets.
Le gouverneur Nirat s’est engagé à contraindre les autres administrations locales à agir, indiquant qu’elles pourraient être obligées de gérer elles-mêmes leurs déchets au lieu de transférer la charge à la municipalité. Une réunion de suivi est prévue ce mois-ci pour trouver une solution à ce problème qui concerne les 19 administrations locales de l’île.
« La gestion des déchets doit être un effort collectif et intégré. Il n’est pas acceptable de laisser cette charge uniquement à la municipalité », a souligné le gouverneur.
Le conseil municipal actuel avait remporté les élections locales en promettant de mettre définitivement fin au problème des déchets. La population et les autorités attendent désormais des actions concrètes.
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