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Sukhothaï : vitrine de la Thaïlande authentique

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 30/04/2013
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Historiquement privilégiée, riche en monuments et en destinations touristiques de premier choix, la province offre un menu varié pour les visiteurs désireux de mieux connaître l’âme thaïlandaise.

 

Inutile d’aller plus loin : à l’entrée du parc historique de Sukhothai, plusieurs échoppes et auberges offrent aux visiteurs des vélos à louer pour la journée. Une occasion à saisir, tant le site de ce fascinant complexe de monuments, de temples et de bouddhas se découvre mieux sur deux roues, dans la quiétude ambiante. Idem à une soixantaine de kilomètres de là, au sein du parc historique de Sri Satchanalai. Le relief, là, est plus escarpé. Les jambes souffrent un peu plus. Le coup de pédale se fait douloureux. Mais comment ne pas tomber sous le charme d’une telle ambiance, imprégnée de traditions et d’authenticité ? Sri Satchanalai, le petit musée des céramiques situé près de la rivière qui borde le parc historique, est un havre de paix où vous avez toutes les chances d’être le seul visiteur. Un gardien assoupi, une lumière superbe quand approche la fin de la journée : la halte, sur la route de Chiang Mai par exemple, ne peut guère être plus réussie.

 

Ces lignes peuvent paraître trop élogieuses. La province de Sukhothai, après tout, est-elle aussi victime de l’urbanisation et du développement effréné que l’on constate partout en Thaïlande ? Sur la route qui relie Kampaeng Phet à l’ancienne capitale du Siam durant deux siècles (1230-1438), les camions surchargés de cannes à sucre déversent quantité de déchets, obligeant les automobilistes à ralentir, voire à slalomer. Preuve des zones d’ombre de ces terres pas si éloignées de la frontière birmane, à mi-chemin entre le Nord et Bangkok : des patrouilles de police lourdement armées y contrôlent régulièrement les véhicules. Trafic de teck, cargaisons d’amphétamines, trafic d’héroïne en provenance du Triangle d’Or : l’authentique et sereine Sukhothai n’est pas qu’un musée, loin s’en faut. Derrière la vitrine, la Thaïlande réelle reste en prise à ses démons.

 

Sites classés

 

Les touristes, en revanche, y trouveront leur compte. Impossible, lors d’une escale de quelques jours, de ne pas apprécier ce condensé de Thaïlande traditionnelle au goût de Siam. Les deux parcs historiques de Sukhothai et de Sri Satchanalai, classés sites du patrimoine mondial par l’Unesco, ne sont que la partie émergée d’une province riche d’autres attractions. Un bon début, par exemple, est l’atterrissage à l’aéroport de Sukhothai. L’architecture de l’endroit, déjà, charme le visiteur. La réception est en plein air. Le petit bistrot, qui se remplit à chaque vol, est ouvert sur les rizières. Mais le vrai spectacle est tout autour : Bangkok Airways, propriétaire de l’aéroport, y exploite une ferme entièrement bio, organique, dont les produits sont vendus dans les supermarchés locaux. Sa responsable, la très agréable et anglophone Sutthawadee Charoenrath, vous fait volontiers visiter les lieux, de serres en entrepôts ou le riz est soigneusement décortiqué, trié, classé. Les produits sont vendus sur place, sous différentes marques bio. Une centaine de travailleurs agricoles y acquièrent une formation en culture sans engrais, dans une région où la fertilité de la terre peut permettre aux exploitants conventionnels de faire jusqu’à quatre récoltes de riz par an. Un beau et bon voyage dans un site dédié à l’agrotourisme, ponctué d’une note exotique : le zoo personnel du fondateur de Bangkok Airways, Prasert Prasarttong-Osoth, avec girafes et zèbres !

 

Direction Sri Satchanalai : un autre site de qualité, dédié à l’écotourisme, est la communauté villageoise de Ban Na Ton Chan, dirigée d’une poigne solide par Madame Sawaenglap Sangiam. Tissage d’étoffes en coton traditionnel par les villageoises affairée sur leur métier à tisser placé sous le plancher de leur maison sur pilotis, fabrication de jouets en bois par les aînés, programme de « homestay » (accueil chez l’habitant) avec accompagnement des paysans dans les champs pour la récolte et le repiquage du riz…Toute une palette d’activités qui ont valu à ce village modèle d’être plusieurs fois récompensé, au niveau national et international.

 

L’idéal, pour une telle découverte, est bien sûr de disposer d’une base agréable : c’est ce qu’offre, au cœur de Sukhothai, le Lotus Village de Michel et Tan Herman. Ancien journaliste reconverti dans l’hôtellerie de charme, Michel Herman a compris avec son épouse comment concilier les attentes des visiteurs avec le charme de la Thaïlande locale. Les pavillons en bois de teck, alignés autour d’un joli petit étang, offre le confort parfait pour ce genre de destination. Sukhothai ou le charme d’une Thaïlande à redécouvrir, à la fois culturelle, authentique et originale. Une belle alternative aux destinations plus fréquentées, et une escale agréable sur le chemin de provinces encore peu connues, comme Nan, le joyau du Nord sur le Mékong.

 

Texte : Richard Werly

 

Photos : Richard Werly, Michel Herman

 

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