Bangkok, 15/10/08 – 10h (heure locale) L’ultimatum lancé lundi par le Premier ministre cambodgien a ravivé les tensions entre les deux pays voisins. Dans une déclaration qui avait surpris par sa virulence tous les observateurs, Hun Sen avait exigé que «l’armée thaïlandaise retire ses soldats avant mardi (hier)» d’une zone réclamée par les deux pays autour du temple hindou de Preah Vihear, situé à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande.

«Nous sommes prêts à entrer [avec la Thaïlande] dans un conflit armé de grande envergure [si l’ultimatum n’est pas respecté]» a déclaré le Premier ministre cambodgien suite à sa rencontre à Phnom Penh le même jour avec le ministre thaïlandais des Affaires étrangères, Sompong Amornvivat.

Hier soir, le général cambodgien Ghea Mon a expliqué que la situation était redevenue normale «après le retrait des militaires [thaïlandais]». Une information très vite démentie par Somchai Wongsawat, le Premier ministre thaïlandais. «Quatre-vingts soldats sont toujours positionnés [sur la zone]» a-t-il confirmé. «Nous sommes sur notre territoire et nous le protégerons». «Si le Cambodge a recours à l’usage de la force, nous avons le droit de nous défendre», a expliqué un porte-parole du ministère des Affaires étrangères qui a précisé que l’armée thaïlandaise s’employait simplement à déminer la zone.

Preah Vihear, qui appartient au Cambodge, est situé dans une zone frontalière réclamée par les deux pays. Les tensions ont commencé en juillet dernier lors de la demande du classement du temple par le Cambodge au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco.

M.C.