Environ un millier d’habitants des provinces de Chiang Mai et Chiang Rai se sont rassemblés jeudi matin au parc public Mae Fah Luang, en bordure de la rivière Kok, pour dénoncer les effets dévastateurs de l’exploitation minière illégale en Birmanie sur l’environnement thaïlandais.
Organisé à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, le rassemblement a donné lieu à la lecture d’une déclaration publique adressée à la Première ministre Paetongtarn Shinawatra. Les manifestants l’exhortent à intervenir auprès des autorités birmanes afin de mettre un terme aux activités minières dans l’État Shan, où la majorité des concessions se trouvent sous le contrôle du groupe armé United Wa State Army (UWSA).
Des rivières polluées par les métaux lourds
Selon les représentants du mouvement, les rivières Kok, Mékong, Ruak et Sai sont contaminées par des métaux lourds rejetés par les sites miniers situés de l’autre côté de la frontière. Cette pollution a des conséquences graves sur l’agriculture, la pêche, la production d’eau potable et le tourisme local. « Si rien n’est fait, des millions de personnes pourraient en subir les effets à long terme », ont-ils alerté.
Les inquiétudes des habitants sont appuyées par des données de l’agence spatiale thaïlandaise GISTDA, qui a identifié par satellite plus de 40 sites miniers dans l’État Shan. Les images montrent également d’importants défrichements forestiers et une dégradation progressive de la qualité de l’eau, en particulier dans les rivières Kok et Sai, devenues visiblement troubles ces dernières années. Certaines mines ne se situent qu’à deux kilomètres de la frontière thaïlandaise.
Contamination confirmée par des tests
Face aux plaintes récurrentes de la population, les autorités chargées de la lutte contre la pollution ont récemment procédé à des tests de qualité de l’eau, qui ont confirmé la présence de substances toxiques. Les manifestants demandent en conséquence au gouvernement thaïlandais de lancer un plan de réhabilitation environnementale dans les zones affectées, en parallèle des démarches diplomatiques avec Naypyidaw.
Le mouvement citoyen entend maintenir la pression dans les prochaines semaines, en appelant à la mobilisation dans d’autres provinces du nord et à l’internationalisation de la cause via les réseaux de défense de l’environnement.
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