Une chronique de Patrick Chesneau.
Effet trampoline pour l’industrie locale du voyage. Au somptueux Royaume de Siam, les chiffres de la fréquentation bondissent. En ce début de millésime, la Thaïlande fait le plein de touristes. Et attire concomitamment de plus en plus de retraités.
Vacanciers et seniors expatriés goûtent les bienfaits d’un climat tropical pour les organismes transis par le froid occidental. Le soleil est généreux, les plages idylliques, la mer poissonneuse. La beauté à prix modique. Car, le coût de la vie rend la destination très désirable. L’art de vivre en harmonie sans trop bourse délier. S’éclater sans se ruiner. Vivifiante promesse.
Mais dans ce tableau de la tentation, une charge pécuniaire est trop souvent oblitérée. La santé. Une médecine de très haute qualité. A coût exorbitant. Pour beaucoup le hic est là. Malgré des appels à la raison constamment réitérés, trop de visiteurs et résidents étrangers font l’impasse sur les contraintes budgétaires drastiques d’une couverture protectrice et performante. Le syndrome de l’autruche. On préfère insister sur l’aspect “les prix sont ici les amis du portefeuille”…
Le coût de la vie. Oui la vie a un coût. C’est d’ailleurs ça l’assurance santé.
Un coût. Et ça fait mal. Sauf que s’en passer est une prise de risque gigantesque. Petit rappel basique à l’attention de tout épicurien dans l’eden siamois. Parmi les maux récurrents qui frappent la tribu pléthorique des vacanciers farang en goguette, il y a la bronzette à gogo. Toubib or not toubib ? Tout bon toubib met immédiatement en garde les adeptes de cette forme d’auto-cuiseur. Les doigts de pied en éventail trop longtemps dans la fournaise, ça donne quoi ? En surrégime, le soleil brûle les épidermes novices de cette latitude. Menu pore grillé. Dans le cas d’espèce, réparer les dégâts pigmentaires coûte très cher. Payer de sa poche, c’est bien souvent se retrouver sur la paille alors que les apprentis Apollons sont venus initialement pour une promesse de farniente pas trop dispendieuse : sable doré, mer turquoise, crustacés et naïades thaïes à l’entregent capiteux.
A l’ombre des cocotiers, réalité peut rimer avec brutalité. Les accidents ne sont pas que domestiques. En accès libre à l’extérieur. Ne pas omettre les accidents de la circulation. Ils sont légion. Sur fond de carnage routier, un road trip vire si facilement au bad trip. Les snobs et les fanfarons linguistiques rabattent alors très vite de leur superbe. Assurer sa santé, c’est donc se prémunir de tragédies financières insurmontables. Trop de complaintes désespérées, nourries par une douleur stridente, sont contraintes de recourir à de fréquents appels aux dons. Sauf que dans le cas des cagnottes en ligne, la greffe ne prend plus.
Récoltant de plus en plus désormais le rejet massif du public. Lequel crie à l’imprévoyance aggravée par l’impéritie individuelle. Il convient de revenir aux conséquences parfois gravissimes des brûlures dues à la surexposition au soleil.
Certes, dans les hôpitaux internationaux de Thaïlande, des escouades d’infirmières qui toutes semblent fin prêtes pour le concours de Miss Beauté Monde, sont aux petits soins des suppliciés climatiques. Virtuosité dans le processus de prise en charge + compétence + efficacité + charme en offre illimitée. Nul doute que cette équation a pour effet instantané de requinquer le moral de n’importe quel voyageur stoppé net dans ses tribulations d’hédoniste insuffisamment précautionneux. Mais attention : sans assurance santé, un coup dur peut muer en coup fatal. Un pépin… croître en misère sans frontières. Au minimum, c’est rideau sur les vacances. Et parfois, le destin s’acharne. Jusqu’à emprunter le scénario du cauchemar définitif.
Patrick Chesneau
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