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THAÏLANDE – CHRONIQUE : La Tour Baiyoke, toute une histoire

Date de publication : 20/07/2025
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Baiyoke Tower

 

Une chronique siamoise et sociétale de Patrick Chesneau

 

Une tour sise en plein quartier Pratunam à Bangkok. Paradis des bonnes affaires pour qui veut écumer les marchés spécialisés dans les fringues. Un bric-à-brac déconcertant. Des centaines de petites boutiques et d’étals y forment un chari-vari en labyrinthe. Animation vibrionnante. Foutoir réjouissant. C’est là que j’ai posé mon baluchon pour la première fois en terre de Siam.

 

Là, en cette circonstance précise, qu’est née l’histoire d’une fascination intime pour le plus mythique des Royaumes. Une contrée langoureusement étirée entre le fleuve Mékong et la mer d’Andaman. Cet instant précis fut, sans nul doute, le prélude à une aventure échevelée ponctuée de temples rutilants, de femmes-orchidées et d’éléphants facétieux.

 

Point de chute fort judicieux, l’hôtel Baiyoke était à l’époque l’une des tours culminantes de la capitale thaïlandaise. Dépassée depuis par une forêt dense de protubérances en béton, verre et acier. Dont un autre édifice de patronyme identique. Seule la numérotation change : Baiyoke 2, situé à quelques centaines de mètres. Cette deuxième construction a été conçue par ses promoteurs à une croissance stupéfiante. Résultat : arrivée bien plus tard dans le panorama, elle reste l’un des édifices les plus élancés à ce jour de l’agglomération qui ne dort jamais.

 

Bien plus conquérante en direction des cieux que son aînée.

 

En ces temps pionniers, on m’avait logé dans les étages supérieurs de la tour initiale. De ma chambre, je pouvais prendre mon envol pour embrasser la plus étourdissante des mégapoles. À haute altitude, une large baie vitrée m’invitait à une vision panoramique. Devant moi, à perte de vue, une ville tentaculaire scintillait. J’ignorais qu’elle deviendrait rapidement l’un de mes lieux de prédilection sur terre. Je pressentais toutefois qu’un séisme émotionnel allait emporter dans son sillage ma vie, ma trajectoire, mes lignes vagabondes vers un périple siamois époustouflant. De cet épisode tellurique, je ne me suis toujours pas remis.

 

En contrebas, un tapis de rues enchevêtrées clignotait jusqu’aux confins du monde connu. Les néons à profusion et une déclinaison d’enseignes clinquantes absorbaient mon regard littéralement ébloui par la beauté de la nuit urbaine. J’étais subjugué. En proie à un indicible mais délicieux tournis. Une farandole d’images en ellipse sur une bande-son peuplée des notes acidulées et aigrelettes du répertoire molam. Le terroir Isan, formidablement bien acclimaté à la ville géante, m’accueillait déjà.

 

Je pouvais donc rêver tout éveillé en contemplant l’hydre luminescente dont j’ignorais encore le nom thaï : Krungthep Mahanakhon. Je savais seulement que j’avais atterri au pays du sourire et que ma halte inaugurale endossait une appellation féérique : la Cité des Anges. Ces créatures diaphanes, il me semblait les voir évoluer dans le ciel, s’élevant jusqu’aux nuées, lorsque je tentais dans une gestuelle enjouée mais puérile de harponner des fragments d’étoiles. Les attirant à moi.

 

Après avoir vidé ma besace de bourlingueur fourbu, je ressentais le besoin de m’emplir à nouveau.

 

Cette fois, d’une esthétique expérimentale. En multipliant les découvertes, me convertir à un nouvel art de vivre. M’initier à des codes culturels insolites. Éprouver le somptueux frisson du wai, du mai pen rai et du sabai sabai, quintessence de la Thaïness. Je subodorais qu’il me faudrait me départir d’une gangue psychique uniquement cartésienne. Certes au prix d’efforts d’adaptation infinis mais assuré que l’expérience se révélerait vivifiante.

 

Ainsi a commencé mon épopée amoureuse dans cet Orient si mystérieux pour le profane venu des antipodes. Je l’ai compris un peu plus tard, ce moment en forme de préambule fut un émerveillement fondateur. Perché au sommet de la tour Baiyoke 1, une révolution copernicienne avait d’emblée ravi mon cœur. C’était il y a 35 ans.

 

Patrick Chesneau

 

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(c) Ploy Phutpheng

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