Les nains de jardin sont une représentation occidentale, d’origine folklorique, inconnus en Asie, quoi que…. Depuis quelques années, il en pousse comme des champignons au Pays du sourire, mais sans la traditionnelle barbe blanche et le bonnet rouge. Vous en découvrirez quelques spécimens, à la lecture de ce poème, dans le jardin tropical de l’auteur, Michel Hermann. Bonne lecture donc.
Bouche ouverte, yeux roués, regard facétieux
Leurs visages rayonnants se jouent du destin.
Posés çà et là, à la croisée des chemins,
Ces espiègles homoncules habillent ces lieux.
Comme ils sont vivants, ces jolis nains de jardin,
Écoliers, petits cochons, hiboux, éléphants,
Jeunes filles, matrones qui, tels des enfants,
Rient de tout, se moquent, et s’amusent d’un rien.
Loin des gnomes, des lutins et des gobelins,
Des elfes et des nisses des contrés tempérées,
Les nains tropicaux de mon jardin arboré
Sont simples et sans mystères dans leur petit coin.
Ils supportent, muets, les violentes tempêtes,
Les chaleurs torrides et les rigueurs de l’hiver,
Les herbes folles qui volent leur univers,
Et les dérobent parfois aux yeux des poètes.
Façonnés en poterie ou en céramique,
Ils ont fait un court chemin, depuis un village
De potiers, Thung Luang, bourgade d’un autre âge
Avec ses fours à bois et ses maisons rustiques,
Proche de Sukhothai, pour se poser chez nous.
Éternels ou provisoires compagnons, les nains,
Les nanomanes le savent, lient leur destin
Aux nôtres, fidèles et terriblement jaloux…
Michel Hermann