L’Hebdomadaire Courrier International, dont nous recommandons ici chaudement la lecture vient de publier un article sur l’incroyable histoire des escrocs thaïlandais qui revendaient des masques usagés. Quelques fers à repasser et la peur de l’épidémie de Covid-19, après le premier décès lié au coronavirus en Thaïlande, ont permis à des malfaiteurs d’écouler des centaines de milliers de masques usagés en les faisant passer pour des neufs. Et ce, au moment où le monde entier redoute une pénurie.

Nous reproduisons ici des extraits de l’article de Courrier International dont nous vous recommandons la lecture ici.

Un petit coup de fer à repasser, un pliage soigneux… Et voilà comment un magasin de recyclage thaïlandais a monté une juteuse escroquerie qui consistait à “faire passer des masques de protection usagés pour des masques neufs”, rapporte, photos à l’appui, le quotidien en langue anglaise The Nation.

La police a perquisitionné le 2 mars dans l’entreprise, située dans la province de Saraburi, à une centaine de kilomètres au nord de Bangkok, précise le journal. L’un des six employés pris sur le fait a raconté que les masques leur étaient fournis par un trafiquant et qu’ils n’en connaissaient donc pas l’origine.

1 baht par masque

Cité par The Nation, un responsable de la police locale a expliqué que “les ouvriers avaient dit être payés 1 baht [environ 3 centimes d’euro] par masque et qu’ils en recyclaient 300 à 400 par jour”.

Mercredi 4 mars, le site Khao Sod a ajouté que la propriétaire du magasin avait reconnu avoir écoulé jusqu’à 200 000 masques recyclés au prix unitaire de 3 bahts [environ 85 centimes d’euro], via Facebook.

Une crise de ravitaillement à redouter

L’événement est intervenu alors que dans le pays, comme le signale le Bangkok Post, la population crie au scandale à propos de la pénurie de masques, en pleine épidémie, après la mort d’un homme de 35 ans qui avait été diagnostiqué comme atteint du Covid-19. Ce décès, samedi dernier, était le premier lié au nouveau coronavirus en Thaïlande.

Le 3 mars, rappelle The Verge, l’Organisation mondiale de la santé a indiqué qu’une “pénurie d’équipements de protection mettait en danger la vie du personnel de santé partout dans le monde”.

Dans de nombreux médias mondiaux, comme sur le site américain The Cut, les appels à cesser d’acheter des masques de protection, inutiles pour les gens en bonne santé mais très efficaces pour “répandre la paranoïa”, se multiplient.