Home Accueil Thaïlande, coup d’Etat : et maintenant le Conseil de classe !

Thaïlande, coup d’Etat : et maintenant le Conseil de classe !

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 19/05/2016
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Le maître d’école s’est fâché l’autre jour. Les mauvais élèves ont été envoyés dans un camp militaire pour leur « laisser le temps de réfléchir ». On a séparé les dortoirs pour éviter les bagarres. Quelques exercices le matin, la levée des drapeaux, une marche militaire et hop !, retour à la maison, ou devant les juges.

 

Pas d’inquiétude pour autant, Suthep & Co seront libérés sous caution en attendant un procès qui aura lieu dans dix ans au moins, les tribunaux étant pas mal encombrés ces derniers temps, à moins de bénéficier d’un service express VIP (toute allusion avec des personnages en exil ne serait que fortuite bien sûr). Non, je dis ça parce que leurs prédécesseurs,les militants du PAD, les Jaunes comme on les appelait, qui avaient bloqué les aéroports de Bangkok en 2008 et leurs copains, enfin si on peut dire, les Chemises rouges qui ont brûlé une partie de Bangkok en 2010, eh bien eux attendent encore leur procès.

 

Maître Prayuth, qui a pris ses quartiers à l’Army Club (fitness, piscine, cours de tennis, practice de golf, massage, karaoké), a pas décoléré après avoir sifflé la récré. Et même convoqué un conseil de classe national. Et ça c’est mal passé ! Au cachot les méchants garnements qui ont joué avec des bombes de ping-pong, des sacs de popcorns automatiques et des gros pétards. Pour les autres, les mauvais élèves, ce sera un petit séjour de rééducation dans un camp militaire, puis retour à la maison, avec ordre de la fermer. Quant aux rebelles qui lèvent des pancartes dans la rue parce qu’ils ne veulent pas apprendre leur leçon, ce sera des coups de pied au cul ! Histoire qu’ils ne campent pas dans la cour pendant six mois ceux là aussi…

 

C’est qu’il a l’air vraiment fâché maître Prayuth. Même les gardiens de la paix (oui, c’est devenu tendance ici comme expression), il les a envoyés classer des dossiers en attentant leur retraite… Bon, qui d’autre ? Ah oui, les bons élèves. Vous savez, les premiers de la classe qui avaient sabordé le Parlement pour provoquer des élections anticipées auxquelles ils n’ont pas participé ? Vous voyez qui j’veux dire ? Ceux qui ont versé une larme pour ces pov’ paysans à qui le gouvernement avait promis l’argent du riz mais qui ne pouvait plus les payer. Oui, oui, c’est ça, ceux la même qui avaient demandé à l’armée de virer ces gueux de Bangkok en mai 2010. Eh bien figurez-vous qu’ils ont réussi à persuader le Maître – il peut être gentil des fois –, de demander aux banquiers de rouvrir les robinets. Et ils seront payés rubis sur l’ongle, comme quand Thaksin il avait tout remboursé d’un coup au FMI.

 

Bon, c’est l’heure de vous quitter. Paraît-il qu’il se met vite en boule le maître. Même pour rire IoI.

 

Philippe Plénacoste

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