
Les exportations thaïlandaises ont poursuivi leur progression en novembre, confirmant une dynamique largement tirée par le secteur de l’électronique et par la demande américaine. Selon les dernières données disponibles, les exportations ont augmenté de 7,1 % sur un an, après +5,7 % en octobre. Hors or, la hausse atteint même 8,7 %, soulignant la solidité des ventes industrielles.
Cette performance repose en grande partie sur les expéditions de produits électroniques vers les États-Unis, favorisées par le maintien d’exemptions tarifaires sur certains groupes de produits. En revanche, la vigueur des importations a largement éclipsé cette dynamique exportatrice, entraînant un fort déficit commercial sur le mois.
Onze mois de forte croissance tirée par les États-Unis
Sur les onze premiers mois de l’année, les exportations thaïlandaises affichent une progression marquée de 12,6 % sur un an, principalement grâce à l’accélération des ventes vers le marché américain. Cette dépendance croissante à la demande extérieure, et en particulier aux États-Unis, constitue à la fois un moteur de croissance à court terme et un facteur de vulnérabilité à moyen terme.
En novembre, les importations ont bondi de 17,6 %, pour atteindre 30,2 milliards de dollars, accentuant le déséquilibre commercial mensuel.
L’industrie reste le pilier des exportations
Les produits industriels demeurent le principal moteur des exportations thaïlandaises. Ils enregistrent leur vingtième mois consécutif de croissance, avec une hausse de 12,2 % sur un an en novembre et de 17,1 % depuis le début de l’année.
Les catégories les plus dynamiques sont les téléphones, équipements et composants électroniques (+68 %), la joaillerie (+66,7 %) et les ordinateurs et pièces détachées (+59,9 %).
Cette forte progression de l’électronique est en partie liée à des expéditions anticipées de produits bénéficiant d’exemptions aux États-Unis. À l’inverse, certains segments industriels traditionnels restent en difficulté, notamment l’automobile, les disques durs et les climatiseurs, qui affichent des reculs sur un an.
Le secteur agricole toujours en difficulté
À rebours de l’industrie, les exportations agricoles continuent de se contracter fortement. En novembre, elles chutent de 15,7 % sur un an, pénalisées par les fruits frais et surgelés (–43,1 %), notamment le mangoustan, le ramboutan et le durian, les produits à base de manioc (–28,8 %), le riz (–18,7 %) et le caoutchouc (–12 %).
Les produits agroalimentaires transformés enregistrent également une baisse de 2,3 %, avec des reculs marqués pour les boissons, le sucre et les produits de la mer en conserve. Seules exceptions notables : les huiles végétales et les fruits en conserve, qui continuent de progresser.
Des importations en forte hausse et un déficit commercial marqué
Malgré la faiblesse persistante de la demande intérieure, les importations progressent rapidement, suggérant qu’une large part des achats est destinée à la réexportation. Les importations de matières premières augmentent de 29,7 %, celles de biens d’équipement de 18,7 %, et celles de biens de consommation de 8,2 %.
Les hausses les plus spectaculaires concernent les machines et équipements électriques (+37,1 %) ainsi que les cartes de circuits imprimés (+195,1 %). Résultat : le solde commercial bascule dans un déficit de 2,73 milliards de dollars en novembre.
Une croissance exportatrice sans réel effet d’entraînement
Si les exportations restent dynamiques, leur impact sur l’économie domestique demeure limité. De nombreux flux concernent des produits simplement assemblés ou réexportés, ce qui se traduit par une progression modérée de la production manufacturière et des retombées restreintes sur l’emploi et la consommation intérieure.
Par ailleurs, après une année exceptionnellement favorable, les perspectives apparaissent plus incertaines. Le ralentissement attendu de la demande mondiale, combiné à l’émergence de mesures tarifaires réciproques américaines, pourrait freiner la dynamique en 2026. Dans ce contexte, la croissance des exportations thaïlandaises devrait nettement décélérer l’an prochain, mettant en lumière les limites d’un modèle trop dépendant des marchés extérieurs.
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