Alors que les autorités militaires thaïlandaises et cambodgiennes ont annoncé un cessez-le-feu ce lundi 28 juillet en Malaisie, le climat reste incertain pour les entreprises opérant à la frontière. Le groupe PTT Oil and Retail Business (PTTOR), filiale de PTT très présente au Cambodge, affronte une situation délicate liée à ce conflit frontalier.

Une dépendance directe au marché cambodgien

En 2024, PTTOR a dégagé 1,2 milliard de bahts d’EBITDA dans le royaume voisin, soit environ 7 % de son résultat consolidé annuel (17,7 milliards de bahts). Cette performance repose en grande partie sur la distribution d’hydrocarbures et sur un réseau de 186 stations-service PTT, réparties sur l’ensemble du territoire cambodgien.

Le groupe expédie directement ses carburants depuis la Thaïlande, via sa division internationale. La fermeture temporaire de plusieurs postes-frontières, provoquée par les affrontements armés, a ralenti la logistique et mis sous pression sa chaîne d’approvisionnement.

Le cessez-le-feu ne dissipe pas tous les risques

Ce matin, lors d’une réunion bilatérale, les représentants militaires des deux pays ont réaffirmé leur engagement à ne plus mobiliser de troupes ni provoquer de nouveaux incidents. Toutefois, les tensions restent vives dans l’opinion publique, notamment du côté cambodgien, où l’émotion reste forte après les combats de la semaine passée.

PTTOR craint une détérioration de son image dans le royaume, avec à la clé un risque de boycott de ses produits. Fin 2024, des rumeurs relayées sur les réseaux sociaux, bien que sans fondement, avaient déjà entraîné une baisse de ses parts de marché. Il avait fallu plusieurs mois au groupe pour rétablir sa position.

Une marge de manœuvre limitée

PTTOR ne dispose pas à ce stade de solutions de repli évidentes. Le Cambodge constitue une des principales locomotives de sa croissance régionale. Si les tensions devaient ressurgir ou si la consommation cambodgienne reculait durablement, le groupe verrait ses résultats affectés, en l’absence de débouchés alternatifs immédiats.

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