La compagnie aérienne nationale Thai Airways (THAI) bénéficie pleinement des effets de sa restructuration. Si ses fondamentaux financiers sont désormais solides, son potentiel de croissance en bourse semble, pour l’instant, moins évident.
Une restructuration réussie
Depuis sa sortie de réhabilitation, THAI a considérablement réduit ses coûts pour se repositionner. Le nombre d’employés est passé de 35 700 en 2019 à 22 196 en 2024, soit une réduction de plus de 13 500 personnes. Conséquence : les charges de personnel ne représentent plus que 9 % du chiffre d’affaires, contre 21 % en 2019, un niveau bien plus compétitif que la moyenne régionale (14,6 %). La compagnie a également renégocié ses contrats de location d’avions, obtenant des réductions de 40 à 50 % qui améliorent durablement sa rentabilité.
Une stratégie de croissance ambitieuse
Pour 2026, la compagnie prévoit une croissance de son offre (mesurée en kilomètres-sièges offerts, ou ASK) d’environ 6 %. Cette expansion est soutenue par l’arrivée de 15 Airbus A321 NEO et l’ouverture de nouvelles lignes vers la Chine, l’Inde et l’Indonésie, ainsi qu’une hausse des fréquences sur des destinations clés comme Singapour et Hong Kong. Dans un scénario optimiste, la croissance pourrait même atteindre 16 % avec l’ajout de nouveaux gros-porteurs avant l’arrivée des Boeing 787 prévus pour 2027.
Une situation paradoxale pour les investisseurs
Les analystes anticipent une progression constante des résultats de THAI, avec une croissance annuelle moyenne des bénéfices de 10 % entre 2025 et 2027. Les bénéfices récurrents sont estimés à 31,9 milliards de bahts en 2025 et devraient continuer de grimper, notamment grâce à la baisse attendue du prix du carburant.
Malgré ces perspectives positives, la recommandation boursière de Kasikorn Securities reste « Neutre ». La banque a fixé un objectif de cours à 13,30 bahts pour fin 2026, un chiffre inférieur au prix actuel de l’action, qui est de 15 bahts. Cette évaluation suggère que la valeur de l’entreprise est déjà considérée comme juste, en ligne avec ses concurrents régionaux.
Les profits de la compagnie restent toutefois sensibles à deux facteurs principaux : le prix du carburant et le taux de change. Par exemple, une variation d’un dollar du prix du baril de kérosène pourrait affecter les bénéfices de 534 millions de bahts, tandis qu’un écart d’un baht sur le taux de change THB/USD pourrait modifier les profits de 1,4 milliard de bahts.
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