La Thaïlande a surpris positivement au deuxième trimestre 2025 avec une croissance du produit intérieur brut (PIB) de +2,8 % sur un an et de +0,6 % sur un trimestre (corrigé des variations saisonnières). Ces chiffres, supérieurs aux attentes, reflètent principalement une accélération des exportations de biens avant l’entrée en vigueur de nouveaux droits de douane américains, ainsi qu’un regain dans l’industrie manufacturière.

Exportations et industrie en soutien

Le secteur manufacturier a progressé de +1,7 %, après seulement +0,3 % au premier trimestre, grâce à la production de véhicules électriques, au cycle des stocks automobiles et à la vigueur des exportations d’électronique vers les États-Unis. À l’inverse, les services ont ralenti, affichant une croissance de +3,5 % contre +4,1 % au trimestre précédent, en lien avec une dynamique touristique moins favorable.

Investissements : basculement entre public et privé

L’investissement public, après plusieurs trimestres de hausses spectaculaires (+39,4 % au 4T24, +26,3 % au 1T25), a nettement ralenti à +10,1 % sous l’effet d’une base de comparaison élevée. En revanche, l’investissement privé a rebondi (+4,1 % après -0,9 %), porté par les équipements et des flux d’IDE en hausse, notamment dans certains secteurs industriels stratégiques.

Consommation : un sursaut temporaire

La consommation des ménages a légèrement ralenti à +2,1 %, mais la surprise est venue des biens durables, en hausse de +6,1 %, leur première croissance en six trimestres, soutenue par les achats de véhicules. Les économistes estiment toutefois que cet effet est temporaire, lié à une base faible en 2024, et notent que des indicateurs prospectifs comme la croissance des crédits bancaires restent faibles.

Tourisme en repli, agriculture en forme

Le secteur des services, notamment hôtellerie et restauration, a subi un net ralentissement (+2,1 % contre +7,2 % au 1T25), reflétant une moindre vigueur du tourisme international. À l’inverse, l’agriculture a bondi de +6 %, soutenue par des conditions climatiques favorables, une bonne disponibilité en eau et des récoltes solides de riz, fruits et palmiers à huile.

Malgré cette performance supérieure aux attentes, les économistes anticipent un ralentissement marqué au second semestre 2025. Les facteurs de soutien actuels – exportations anticipées pour contourner les tarifs américains, production de véhicules électriques stimulée par les subventions, et conditions agricoles exceptionnelles – devraient progressivement s’estomper. La prévision de croissance annuelle de 1,6 % en 2025 pourrait néanmoins être révisée légèrement à la hausse si l’élan du premier semestre perdure.

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