Le gouvernement thaïlandais va interdire l’utilisation des crypto-monnaies comme moyen de paiement pour les biens et services, affirmant, que l’utilisation plus large des actifs numériques menace le système financier et l’économie du pays.

Les opérateurs commerciaux – y compris les échanges de crypto-monnaies – ne doivent pas fournir de tels services de paiement, et il leur est interdit d’agir de manière à promouvoir l’utilisation d’actifs numériques pour payer des biens ou des services, a déclaré la Securities and Exchange Commission dans un communiqué mercredi 23 mars. Toutefois, la nouvelle réglementation n’affectera pas le commerce ou les investissements dans les actifs numériques, a précisé l’agence.

Des restrictions sur les crypto-monnaies

Alors que les restrictions sur l’utilisation des monnaies numériques pour les transactions seront effectives à partir du 1er avril, les entreprises auront jusqu’à la fin du mois d’avril pour se conformer aux nouvelles règles, a précisé le régulateur.

Il a déclaré que les restrictions sur les crypto-monnaies telles que le bitcoin pour les transactions commerciales sont conformes aux réglementations en Europe, au Royaume-Uni, en Corée du Sud et en Malaisie.

La répression de la Thaïlande sur les actifs numériques intervient alors que les particuliers – en particulier les jeunes investisseurs – stimulent leurs échanges de crypto-monnaies à la recherche de meilleurs rendements dans le contexte du ralentissement économique du pays.

Les banques commerciales ont été mises en garde contre une implication directe dans le commerce des actifs numériques en raison de la forte volatilité, de l’incertitude et du risque.

Un effet sur l’économie réelle

Le développement de toute unité de prix autre que le baht thaïlandais augmentera le coût des activités économiques et réduira l’efficacité de la transmission de la politique monétaire, a déclaré le régulateur. En cas de crise de liquidité, la Banque de Thaïlande ne sera pas en mesure de fournir une aide aux diverses institutions financières sous d’autres formes que le baht, a-t-elle ajouté.

En vertu des nouvelles règles, les fournisseurs de services de portefeuilles numériques doivent cesser de faire de la publicité, de solliciter ou de mettre en place un système visant à faciliter le paiement de biens et de services via des portefeuilles numériques.

Les opérateurs commerciaux doivent mettre en garde leurs clients contre l’utilisation des actifs numériques pour les paiements et peuvent annuler leurs comptes en cas de violation des règles.

La valeur des actifs numériques détenus par les Thaïlandais est passée de 9,6 milliards de bahts il y a deux ans à 114,5 milliards de bahts, selon le gouvernement en janvier. Le chiffre d’affaires quotidien moyen est passé de 240 millions de bahts à 4,8 milliards de bahts, et le nombre de comptes d’échange actifs est passé de 170 000 avant la pandémie à 1,98 million.