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THAÏLANDE – FRANCE: Ce qui est vrai et faux sur le Coronavirus – Covid 19 en ce début mars

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 03/03/2020
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Chaque jour depuis le début de la crise du Coronavirus-Covid 19, il importe de démêler le vrai et le faux. D’un coté, des chiffres à priori alarmants et une profusion de rumeurs. De l’autre, des incohérences apparentes dans les rapports nationaux des pays concernés, en Asie comme en Europe. Vue de Thaïlande, où en est l’épidémie. Gavroche résume la situation en 6 questions-réponses.

 

Cet article est une compilation d’informations obtenues auprès de l’OMS et des autorités sanitaires nationales

 

. Affirmation 1: La Chine est en train de maitriser cette épidémie de coronavirus – Covid 19

 

Sur le papier, le ralentissement des cas de coronavirus en Chine et la diminution proportionnelle du nombre de morts laisse en effet à penser que les opérations de confinement menées par le gouvernement ont porté leurs fruits. Voici les chiffres au 2 mars: Depuis le 31 décembre 2019 et au 2 mars 2020, 89 068 cas de COVID-19 (selon les définitions de cas appliquées dans les pays touchés) ont été signalés, dont 3 046 décès. Les décès ont été signalés en Chine (2 912), à Hong Kong (2), en Iran (54), en Corée du Sud (22), en Italie (35), à bord d’un moyen de transport international (Japon) (6), au Japon (5), en France (2), en Australie (1), à Taiwan (1), en Thaïlande (1), aux États-Unis d’Amérique (2), à Saint-Marin (1) et aux Philippines (1).

 

Des cas ont été signalés dans les continents suivants :

 

Afrique : Algérie (3), Égypte (2) et Nigeria (1).

 

Asie : Chine (80 026),Hong Kong (98), Macao (10), Corée du Sud (4 212), Iran (978), Japon (254), Singapour (106), Bahreïn (47), Koweït (46), Thaïlande (43), Taiwan (40), Malaisie (29), Émirats arabes unis (21), Irak (19), Vietnam (16), Israël (10), Liban (10), Oman (6), Pakistan (4), Inde (3), Philippines (3), Qatar (3), Indonésie (2), Afghanistan (1), Cambodge (1), Népal (1) et Sri Lanka (1).

 

. Affirmation 2: La France est aujourd’hui le pays européen où l’épidémie de coronavirus est la plus préoccupante

 

La réponse est non. Le cas de l’Italie demeure le plus préoccupant, puisque la barre des 50 morts y a été franchie ce lundi. Plusieurs provinces de l’Italie du nord, dont la Lombardie, sont en quasi quarantaine. A 20 heures lundi 2 mars (heure française) 191 cas de personnes infectées étaient confirmés en France. C’est 61 de plus que dimanche. Trois personnes sont décédées et trois «clusters» de contamination sont suivis de près dans l’Oise, en haute Savoir et dans le Morbihan. L’Oise reste le foyer de coronavirus le plus important en France, avec 64 cas au total. Suivent La Balme-de-Sillingy en Haute-Savoie (19 personnes testées positives), et trois communes du Morbihan (13 cas).

 

. Affirmation 3: L’Asie du sud-est est aujourd’hui moins touchée que l’Europe par le virus

 

Si l’on se base sur les décomptes officiels , la réponse est oui. Le pays les plus touché de l’ASEAN est Singapour avec 106 cas. La Thaïlande n’a que 43 cas. L’Indonésie, la Birmanie et le Laos n’en ont aucun. Mais attention: ces chiffres ne tiennent pas compte de la probabilité de nombreuses personnes infectées non testées. Deux évidences doivent être rappelées néanmoins: la chaleur tropicale tue le virus qui aime le froid et les climats pluvieux frais/neigeux, et les mesures d’hygiène habituelles des pays d’Asie du sud est constituent une protection réelle (pas de poignée de mains, pas de bises, etc…)

 

. Affirmation 4: Le stock mondial de masques de protection est épuisé et des gangs recyclent de vieux masques

 

La police thaïlandaise a affirmé avoir arrêté lundi un gang qui ramassait les masques usagés, les passaient dans la machine à laver puis les remettaient dans le commerce. Cet exemple vient s’ajouter aux nombreuses accusations de spéculation sur les masques à travers la région où les stocks sont au plus bas.

 

Nous publions ici le dernier communiqué de l’Organisation mondiale de la santé sur le sujet:

 

Oui, le risque d’épuisement des stocks et d’un décalage de quatre à six mois est désormais patent. La demande de masques faciaux est jusqu’à 100 fois supérieure à la normale et les prix sont multipliés par vingt, car la demande mondiale sans précédent alimentée par l’épidémie de nouveaux coronavirus (nCoV) de 2019 a créé des pénuries potentiellement dangereuses pour ceux qui en ont le plus besoin, a annoncé l’Organisation Mondiale de la Sante(OMS).

 

L’agence des Nations Unies chargée de la santé publique internationale a ajouté que la situation a été exacerbée par l’utilisation généralisée et inappropriée des équipements de protection individuelle (EPI) en dehors des soins aux patients.

 

“En conséquence, les stocks (de masques faciaux) sont maintenant épuisés et les retards sont de quatre à six mois. Les stocks mondiaux de masques et de respirateurs sont désormais insuffisants pour répondre aux besoins de l’OMS et de nos partenaires”, a déclaré le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours du week-end.

 

Il s’est prononcé contre la constitution de stocks afin que les agents de santé et les personnes infectées par le virus puissent encore s’en procurer.

 

Le chef de l’OMS a déclaré qu’il avait décidé de s’adresser aux fabricants d’EPI pour s’assurer que le personnel médical en particulier recevrait des masques chirurgicaux.

 

. Affirmation 5: Le coronavirus-Covid 19 est un agent biochimique créé pour détruire une partie de la population mondiale

 

Non répond catégoriquement l’INSERN, l’institut français de recherche médicale. Voici sa réponse aux nombreuses «fake news» qui circulent sur internet:

 

Pêle-mêle, le SARS-CoV2 aurait été fabriqué dans le laboratoire P4 de Wuhan, des brevets auraient déjà été déposés par des laboratoires pharmaceutiques pour profiter de la vente d’un vaccin lui aussi prévu à l’avance mais qui ne serait rendu accessible qu’une fois atteints les millions de morts permettant à son prix de s’envoler. Les brevets dénichés en ligne et soutenant toutes ces théories sont cependant des brevets pour le coronavirus chinois de 2002 (le SRAS-CoV), qui fut logiquement soumis à l’étude par la suite pour permettre la mise au point d’un vaccin.

 

Les « fake news » et autres questions rectifiées par l’Organisation Mondiale de la Santé (page en anglais) ici.

 

. Affirmation 6: Les traitements existent, en Thaïlande et en France

 

Faux, ou en tout cas pas confirmés par l’OMS malgré les affirmations des équipes de chercheurs thaïlandais et français sur l’efficacité de leurs remèdes. Le traitement thaïlandais est à base de trithérapies anti-sida. Le traitement français est à base d’antipaludéens.

 

Réponse de l’INSERM dans ce dernier cas:

 

En 2017, une revue de littérature s’était déjà intéressée aux effets de la chloroquine sur plusieurs infections virales, notamment le SARS et l’infection par le VIH. Des résultats positifs avaient été rapportés mais principalement dans des modèles in vitro. La molécule agit notamment en diminuant l’acidité des endosomes (sous-compartiments cellulaires) des cellules infectées par le virus, diminuant ainsi ses capacités infectieuses. Elle pourrait également avoir un effet négatif sur la liaison entre le virus et son récepteur sur les cellules à infecter.

 

Si la possibilité de pouvoir utiliser des traitements antipaludiques sûrs, déjà bien connus et peu coûteux chez les patients atteints de coronavirus est intéressante, il est primordial d’avoir une visibilité sur des données issus d’essais cliniques impliquant des patients infectés par SARS-Cov-2, publiées et donc rendues accessibles à la communauté scientifique internationale.

 

A noter également qu’aucune prise de médicament quel qu’il soit n’est anodine. Les antipaludiques ne sont accessibles que sur prescription médicale.

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