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THAÏLANDE – FRANCE: Des «chemises jaunes» aux «gilets jaunes»

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 30/11/2018
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Une pointe d’humour et de commentaire ne fait jamais de mal lorsque l’actualité s’emballe et que les caricatures sur nos pays respectifs l’emportent sur les réalités plus nuancées. Gavroche a pu s’en rendre compte en parlant, à Paris, avec des touristes Thaïlandais effrayés par les «Gilets jaunes». Mais dites, au fait, les porteurs de «chemises jaunes» et les «chemises rouges» n’avaient-ils pas, aussi, envahi et perturbé l’espace public en Thaïlande ?

 

Amusant comme la mémoire se dissipe rapidement.

 

Surtout lorsqu’elle concerne la fierté nationale et l’image de nos pays.

 

Mardi, Aéroport Charles de Gaulle, près du comptoir d’embarquement de Thai Airways que beaucoup de nos lecteurs connaissent.

 

Les visages sont familiers.

 

Gavroche est habitué.

 

Un diplomate thaïlandais de retour à Bangkok après une conférence à l’Unesco sort de la file pour nous saluer.

 

Le sujet de discussion s’impose de suite: les «gilets jaunes» ont envahi Paris trois jours plus tôt, sur les Champs Elysées, de faux manifestants et vrais casseurs ont été filmés en train de déterrer les pavés.

 

Paris s’est retrouvé en partie paralysé.

 

Notre interlocuteur a raté l’exposition qu’il désirait visiter avec deux de ses collègues.

 

On sent la colère pointer.

 

La France, pays du luxe et du raffinement, ne mérite pas ses «gilets jaunes» sortis tout droit de leurs provinces avec leurs revendications sociales et économiques d’un autre âge.

 

L’on vit bien en France, c’est connu.

 

Surtout du coté de l’Ambassade Royale de Thaïlande, prés du Trocadero, ou de la résidence de l’Ambassadeur, non loin de la porte de la Muette.

 

On réfléchit à une réponse.

 

La facilité – dans laquelle nous ne sommes pas tombés – pouvait consister à changer de couleur.

 

Les «gilets jaunes» français, après tout, ressemblent assez aux «chemises rouges» thaïlandais.

 

Bon, remballons l’argument, vue la différence évidente de contexte.

 

Et nous voici à expliquer que l’on ne vit pas si bien en France, lorsque l’on bute sur les fractures de la France périphérique.

 

Et puis, comment ne pas comprendre que ce pays a de bonnes raisons de s’enflammer puisque l’égalité est sur tous les frontons des écoles ?

 

Notre diplomate siamois s’interroge.

 

Pas faux dit-il.

 

Mais l’égalité, n’est ce pas justement le problème ?

 

A l’heure actuelle, dans ce monde de finance et de technologie, ce genre de promesse est juste impossible à tenir.

 

Assez juste, Gavroche l’admet.

 

Mais Gavroche bouillonne.

 

Il n’est pas pour rien sorti des barricades de 1848, sous la plume d’orfèvre de Victor Hugo !

 

Quel compromis trouver alors ?

 

Et si les «gilets jaunes» étaient, au fond, plus proches des «chemises jaunes», intellectuellement du moins.

 

Ils sont au fond conservateurs.

 

Ils refusent les changements car ils sentent qu’ils en paieront le prix.

 

Ils veulent le retour de l’ordre ancien.

 

Ils aiment leurs voitures car ils en ont besoin.

 

Seule, et énorme, différence: ils méprise Paris et les métropoles ?

 

On arrête là ? Alors, demain, les «gilets rouges» sur les routes de France ?

 

Retrouvez ici une excellente analyse du mouvement des «Gilets Jaunes» par l’agence Telos.

 

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