Gavroche aime raconter la Thaïlande sous tous les angles. Il était dès lors logique que notre média se mêle, quelques jours et nuits durant, aux jeunes Français qui déferlent sur Phuket, avec une prédilection pour ses magasins de cannabis. Un reportage en trois volets à ne pas rater – et à diffuser !
Qui sont donc ces Français qui font de Phuket leur destination de choix pour assouvir leur penchant pour le cannabis ? Les magasins spécialisés dans la vente de fleurs et de produits dérivés commencent à animer le paysage urbain à partir de 14 h ou 15 h. Dans l’un de ces sanctuaires verdoyants, nous avons engagé la conversation avec un trio de jeunes hommes, la vingtaine bien entamée, originaires de la banlieue parisienne. Leur accueil fut chaleureux, malgré une légère brume psychédélique perceptible dans leurs propos et leurs gestes. Calmes et affables, leur conversation était ponctuée de silences et d’éclairs de lucidité. Le groupe était composé de deux Français d’origine maghrébine et d’un troisième larron. Leur séjour à Phuket, une parenthèse enchantée de deux semaines, précédait leur retour à la réalité du travail.
Leurs motivations pour choisir Phuket sont, à les écouter, d’une simplicité désarmante : « Le cannabis et les filles », ont-ils avoué avec un sourire entendu.
Ici, le plaisir se conjugue avec l’accessibilité financière et une relative impunité légale. L’accès à l’herbe est d’une facilité déconcertante, les boutiques avec pignon sur rue rivalisant d’offres et de variétés. Leur journée type commence tard, vers 11 h ou midi. Après un petit-déjeuner nonchalant, ils convergent vers leur « QG », un magasin de cannabis qu’ils considèrent comme le meilleur de Patong. Ils s’y installent confortablement, passant une grande partie de l’après-midi à partager des joints et des discussions, souvent centrées sur leur passion commune. Le soir venu, ils se dirigent généralement vers la plage pour admirer le coucher de soleil ou vers l’un des nombreux bars animés.
Ils nous ont confié préférer les mois de janvier et février, lorsque la chaleur est plus supportable, mais cette année, l’appel des températures élevées (32 degrés lors de notre séjour) a été plus fort. La plage, d’ailleurs, reste étonnamment vide jusqu’à 17 h environ, moment où la température commence à s’adoucir et où les premiers baigneurs font leur apparition. Patong Street, avec son ambiance électrique et ses néons clignotants, leur rappelle étrangement Pattaya Walking Street, la principale différence résidant dans la largeur de la rue piétonne, plus spacieuse à Phuket.
Les touristes français rencontrés à Patong utilisent un langage direct, sans fioritures. Ils semblent avoir développé une certaine familiarité avec la Thaïlande, qu’ils décrivent parfois, non sans une pointe d’affection ironique, comme ressemblant au « bled ». Cependant, ils s’accordent sur un point : la beauté des femmes thaïlandaises et un rapport qualité-prix de la vie plus avantageux qu’en France.
Phuket, en particulier, est devenue leur destination de prédilection, un lieu où ils ont tissé des habitudes, où certains ont même trouvé une compagne locale.
Leur exploration de la Thaïlande s’arrête souvent aux frontières de Phuket, une île qu’ils affectionnent et qu’ils n’ont aucune intention de quitter. Les sujets de conversation restent invariablement les mêmes : les femmes, l’argent et, bien sûr, le cannabis. Ces séjours réguliers sont perçus comme des bouffées d’air frais, une manière de s’affranchir des obligations et du stress de la vie en France.
Leur initiation à ce « paradis » s’est souvent faite par le bouche-à-oreille, un premier ami ayant vanté les mérites du pays. Ils privilégient les hôtels bon marché, autour de 600 bahts la nuit, et gèrent leur budget quotidien (environ 1 000 bahts supplémentaires) en gardant une part importante pour leurs dépenses en cannabis. L’herbe est clairement préférée à l’alcool. « On ne fout pas grand-chose de la journée », reconnaissent-ils avec une franchise désarmante. Ils sont conscients de parler fort, mais nient catégoriquement avoir jamais provoqué de problèmes.
Retrouvez ici le premier volet de notre reportage.
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