Le récent crash d’un hélicoptère de la police thaïlandaise ne serait pas un simple accident, mais le résultat d’un système de corruption profondément enraciné, affirme le collectif CSI LA, un groupe de lanceurs d’alerte actif sur les réseaux sociaux.
Les circonstances du drame, survenu samedi dernier dans la province de Prachuap Khiri Khan, semblent en effet accréditer ces soupçons. Un hélicoptère Bell 212, affecté à l’unité aérienne de la police basée à Kanchanaburi, s’est écrasé et a pris feu peu après son décollage. D’après les informations rapportées, l’un des pilotes aurait exprimé, avant le vol, de vives inquiétudes quant à l’état de l’appareil, le jugeant presque inutilisable.
Ces inquiétudes se confirment à la lecture des documents publiés par CSI LA.
Selon le collectif, l’hélicoptère était cloué au sol depuis fin 2023 en raison d’une défaillance du système hydraulique, et n’aurait fait l’objet d’aucune maintenance sérieuse. Lors du vol fatal, les systèmes de contrôle auraient rapidement lâché : les pédales directionnelles ne répondaient plus et la manette des gaz était inopérante. L’équipage a alors été contraint à un atterrissage d’urgence, qui s’est soldé par l’explosion de l’appareil.
Le bilan humain est tragique. L’accident, survenu peu après 13 heures dans le village de Ban Nong Kok, a coûté la vie à trois officiers : le major Pratuang Chulet (pilote), le capitaine Songpol Boonchai (pilote) et le sous-lieutenant Thinakrit Suwannoi (mécanicien de bord).
Au-delà de ce crash, le collectif CSI LA dénonce une situation généralisée de négligence et de mauvaise gestion au sein de l’unité aérienne de la police thaïlandaise. Selon ses révélations, celle-ci disposerait actuellement de 63 hélicoptères, dont seulement 9 seraient opérationnels. La majorité des appareils seraient laissés à l’abandon, et n’auraient subi que des réparations de façade destinées à justifier les dépenses budgétaires.
Face à ces accusations lourdes, les autorités n’ont pour l’heure pas répondu publiquement.
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