Anutin Charnvirakul a révélé à Korat son ambition d’être le prochain Premier ministre.

Le front de la lutte contre le coronavirus n’est pas le seul qui occupe les pensées d’Anutin Charnvirakul, vice-Premier Ministre et ministre de la Santé publique. Selon le site Sanook, ce week-end, lors d’un déplacement à Korat (ou Nakhon Ratchasima), celui-ci a déclaré qu’il était prêt à diriger la Thaïlande et à devenir le prochain Premier ministre.

Un homme aux réseaux influents

Anutin, leader du Bhumjaithai était à un rassemblement du parti dans cette grande ville de l’Isaan et son acte de candidature a reçu le soutien du secrétaire du parti et actuel ministre des transports, Salsayam Chidchob. La puissante dynastie des Chidchob, originaire de Buriram,
voisine régionale, est connue pour faire ou défaire les coalitions gouvernementales, notamment depuis le renversement d’alliances qui avait permis à Abhisit Vejjajiva de devenir Premier ministre en décembre 2008, après une importante crise politique consécutive à l’occupation des aéroports par les Chemises jaunes.

Un parti «central»

Le Bhumjaithai, en tant que parti « central » a l’habitude de bien négocier sa représentation parlementaire pour avoir des postes gouvernementaux mais pour 2023, Anutin Charnvirakul, aujourd’hui âgé de 55 ans se dit que c’est son tour. Fin août dernier, lors de la tentative du renversement de Prayut Chan-ocha par une motion de défiance, Gavroche avait déjà relaté comment la majorité actuelle avait manœuvré et Anutin se voyait déjà comme une solution de recours voire de secours.

Mais le général avait tenu bon grâce à un retournement de situation. Anutin a retenu ce scénario en soulignant « qu’il restait fidèle au Premier ministre Prayut tout en étant prêt à entrer dans la danse en tant que dirigeant élu de la Thaïlande ».

L’une des grandes fiertés d’Anutin Charnvirakul est que, sous sa direction, la Thaïlande est le premier pays d’Asie à avoir légalisé le cannabis à usage médical.

Il apparaît clairement que les élections générales de 2023 sont déjà lancées en Thaïlande. Par contre, il est difficile, à ce stade, de voir quelle majorité avec quelle combinaison de partis émergeront des urnes. Surtout avec un contexte sanitaire, économique et revendicatif certainement encore éruptif en 2022.

Philippe Bergues

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