La révolution étudiante de Bangkok et des grandes villes thaïlandaises serait elle importée de Hong Kong ? Non, c’est évident, pour les motifs de protestation, propres au royaume. Mais oui pour les tactiques de manifestations. L’utilisation judicieuse des signaux manuels, par exemple, a été observée pour la première fois à Hong Kong où ils sont devenus indispensables aux manifestants qui communiquaient à travers une foule immense. Les militants thaïlandais ont intégré cette langue des signes et ont fait germer des signaux locaux partagés par le biais d’infographies sur les médias sociaux. Ils remplacement ainsi l’absence de sonorisation.
Depuis que leurs haut-parleurs ont été confisqués, les jeunes thaïlandais ont également utilisé d’autres méthodes de communication innovantes pour signaler l’arrivée de la police ou demander du matériel tel que des parapluies pour ceux qui se trouvaient en première ligne de la manifestation.
Autre astuce: quelqu’un criait “les canons à eau arrivent”. Puis les gens dans la foule ont commencé à répéter cette phrase. En deux minutes, le message s’est répandu d’un bout à l’autre de la manifestation”, explique le service en langue thaïe de la BBC.
Si les protestations thaïlandaises et hongkongaises sont toutes deux ancrées dans des griefs locaux uniques, leurs militants voient des points communs dans leurs situations.
Dans les deux endroits, les militants pour la démocratie en sont venus à considérer leurs luttes politiques comme partagées dans une nouvelle ère de protestation.
Au début de cette année, ils se sont baptisés “Milk Tea Alliance”, une coalition en ligne de militants de Thaïlande, de Hong Kong et de Taïwan, en référence à la boisson classique populaire dans ces trois pays.
Soutien de Joshua Wong
Joshua Wong, un éminent militant de Hong Kong, envoie régulièrement des tweets de soutien au mouvement thaïlandais avec le hashtag #StandWithThailand.
En empruntant au Playbook de Hong Kong, les activistes espèrent soutenir leur mouvement.
Les militants de la démocratie en Thaïlande et à Hong Kong, ainsi que dans des pays comme l’Indonésie et la Malaisie, “s’adaptent à l’autoritarisme croissant dans un monde globalisé” avec des tactiques en évolution rapide qui exploitent le pouvoir de la technologie et de la représentation visuelle.
Remerciements à Michel Prévot
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