Home Accueil THAÏLANDE – POLITIQUE: Fermé pour cause de pandémie, le royaume se verrouille politiquement

THAÏLANDE – POLITIQUE: Fermé pour cause de pandémie, le royaume se verrouille politiquement

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 15/10/2020
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Après la manifestation pro-démocratie du mercredi 14 octobre, le gouvernement thaïlandaise a publié jeudi 15 octobre un décret d’urgence interdisant les protestations alors qu’elle réprime des rassemblements pro-démocratiques largement pacifiques qui ont également visé la monarchie. Dans une annonce télévisée, le gouvernement a déclaré que des mesures urgentes étaient nécessaires pour “maintenir la paix et l’ordre”.

 

Les autorités thaïlandaises justifient ces mesures d’exception par le fait que certains manifestants ont perturbé un cortège royal lors d’une marche de masse à Bangkok mercredi.

 

Plus de 20 personnes ont été arrêtées, dont trois dirigeants de la manifestation.

 

Les mesures d’urgence sont entrées en vigueur jeudi à 4h00 heure locale (21h00 GMT le mercredi).

 

Quel est le nouveau décret ?

 

Le décret, annoncé à la télévision d’État dans la nuit, a déclaré que les manifestants avaient eu l’intention de provoquer un incident conduisant au “chaos et à l’incitation au conflit et au désordre public”.

 

Il cite l'”obstruction au cortège royal” comme l’une des raisons de son imposition. Mercredi, certains manifestants avaient levé le salut à trois doigts, symbole du mouvement, sur un convoi transportant la reine alors qu’ils étaient repoussés par les rangs de la police.

 

En plus de limiter les rassemblements à quatre personnes, le décret impose des restrictions aux médias, interdisant la publication de nouvelles “qui pourraient créer la peur ou déformer intentionnellement l’information, créant ainsi des malentendus qui affecteront la sécurité nationale ou la paix et l’ordre”.

 

Pouvoirs étendus pour la police

 

Il permet également aux forces de l’ordre d’empêcher les gens de pénétrer “dans toute zone qu’elles désignent”.

 

La police a déclaré avoir arrêté une vingtaine de personnes à partir de jeudi aux premières heures du jour, mais n’a pas confirmé leurs noms.

 

La BBC a appris que parmi les personnes arrêtées se trouvaient trois leaders de la contestation – l’avocat des droits de l’homme Arnon Nampa, le militant étudiant Parit Chiwarak, largement connu sous son surnom de “Penguin”, et Panusaya Sithijirawattanakul.

 

Dans une vidéo en direct très suivie, des policiers ont été vus en train de lire les charges à Mme Panusaya dans une chambre d’hôtel. Une autre vidéo montrait la police la mettant dans une voiture alors qu’elle et ses partisans scandaient des slogans. Panusaya, 21 ans, n’avait pas été arrêtée jusqu’à présent, bien que les deux autres hommes aient été arrêtés auparavant – depuis que le mouvement a pris de l’ampleur en juillet.

 

Remerciements à Michel Prévot

 

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